En Ardèche, le village du Vieil Audon, autrefois abandonné, est devenu par la volonté et la passion de quelques-un un lieu où on vit autrement. On récupère, on transforme, on évite le gaspillage, tout en valorisant les circuits courts.
Cette semaine je vous emmène découvrir un village unique en son genre. Situé en Ardèche, près de Balazuc, le Viel Audon avait bien failli disparaître en raison du départ progressif de tous ses habitants... Mais depuis les années 70, et grâce aux rêves de jeunes visionnaires: petit à petit, le village a retrouvé une seconde vie.
Dix mille jeunes se sont succédés ici lors de chantiers bénévoles au cours de ces dernières décennies. Et le projet de faire revivre ce village abandonné est devenu une réalité. Les maisons sont reconstruites, les champs cultivés, faisant du Viel Audon un lieu collectif, animé par des passionnés, et ouvert sur le monde d’aujourd’hui grâce aux liens créés avec l’économie locale. L’objectif était de prouver qu’il est possible de vivre autrement, plus proche de la nature, et en parfaite harmonie avec l’environnement.
J’ai passé plusieurs jours dans cet écovillage, et j’ai été surpris par la bienveillance de l’accueil reçu par notre équipe. Certes, en cet automne, les touristes sont moins nombreux, mais le travail ne manque pas. On pourrait penser que les acteurs de ce village rejettent en bloc tout ce qui vient de l’extérieur, il n’en est rien.
Leur objectif n’est pas de faire culpabiliser ceux qui n’ont pas choisi de vivre comme eux, mais d’expliquer comment leur vie s’organise pour se fondre le plus possible dans un environnement qu’ils souhaitent respecter. Et avec le sourire.
Au Vieil Audon, on ne rejette pas les conforts de la modernité mais on ne s’en sert que lorsque c’est nécessaire.
Au Vieil Audon, on ne rejette pas les conforts de la modernité mais on ne s’en sert que lorsque c’est nécessaire. On évite de gaspiller, on récupère, on transforme. On ne prélève que ce dont on a besoin. Rien de plus simple, en somme.
L’économie n’est pas un gros mot, mais on la développe en circuit court, afin de valoriser le travail des paysans, artisans et éleveurs voisins.
On ne vit ni dans une grotte, ni en échangeant des peaux de bêtes contre des biens, et la fibre permet d’aller surfer sur le net comme n’importe où ailleurs. Et cela n’empêche pas de se sentir totalement en phase avec ce projet commun, un projet qui évolue au fil des années selon les envies de ceux qui le portent.
Mais le but initial reste toujours en ligne de mire : redonner la vie à ce hameau autrefois déserté. Alors on bosse, on rigole, on bosse, on retape, on construit, on bosse, on partage, et le lendemain : on recommence. Au Viel Audon, la vie est revenue.
L’objectif de cet écovillage est pédagogique avant tout. Il s’agit de montrer qu’une autre voie est possible. Une voie plus exigeante peut-être, mais ô combien épanouissante pour ceux qui vivent en harmonie avec la nature, leur nature même. Et pour convaincre, le meilleur moyen est de montrer qu’ils sont heureux de faire ce qu’ils font. Tout simplement. Et ça donne envie.
>> "Un village en partage" un magazine présenté par Laurent Guillaume et réalisé par Marc de Langenhagen, diffusé le dimanche 1er mai 2022 à 12H50 dans "Chroniques d'en Haut" sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes puis disponible en REPLAY dans cet article et sur france.tv
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