Labeaume en Musiques et Aluna Festival vont pouvoir relancer la machine et préparer leur programmation tout en cherchant à atteindre un équilibre financier.
Rosine Bachelot a redonné un peu d'espoir aux organisateurs de festival le 18 février en annonçant que les manifestations pourraient avoir lieu dans une limite de 5 000 personnes avec un strict respect des règles sanitaires. Laissant même la porte ouverte à une augmentation de la jauge si la situation sanitaire s'améliore. Une bouffée d'oxygène mais il reste encore beaucoup de travail pour que chacun trouve un modèle économique viable.
A Labaume, le festival aura lieu
"Ce qu'on fait nous c'est imaginer, créer et s'adapter, donc de toute façon le festival aura lieu". Claude Esperandieu, Président de Labeaume Festival est un président heureux car son festival va pouvoir avoir lieu même si la limite des jauges va remettre en compte l'équilibre budgétaire du festival. Les nombreux bénévoles ont contribué déjà l'an passé au maintien des concerts et sont prêts pour cette nouvelle édition. Habituellement la billetterie peut grimper jusqu'à 1000 billets par concert. Cette année, elle sera limitée à 500 spectateurs.
En cas de non équilibre financier, l'équipe compte sur les aides sectorielles dédiées prévues sous la forme d’un mécanisme de compensation des pertes d’exploitation de l'état.
Le festival aluna réfléchit à une version sur 5 jours
Pour Jean Boucher, président de Aluna Festival, la ministre de la culture a imposé le scénario le plus dur aux festivals. La jauge limitée à 5000 personnes, assises et masquées identique à celle de 2020, a du mal à passer. "Le seul espoir qu'elle me laisse c'est que si la situation évolue on pourra monter la jauge et avoir du monde debout. Etre assis à un festival c'est contre nature. Je compte là-dessus. [...] Mais on va s'adapter, on n'a pas le choix". Il n'est pas trop inquiet sur le port du masque. Pour lui, les gens sont habitués et le garderont mais garder un public assis quand les artistes se mettent à jouer s'avère compliqué voire impossible.
Une question est également à poser : les festivaliers vont-ils répondre présents face à toutes ces contraintes ? Là, le président du festival prévoit de faire des sondages afin de recueillir les intentions du public. "Aujourd'hui, il faut jouer, il faut apporter du bonheur. Tout le monde en a marre, les restaurants sont fermés, on ne peut plus rien faire. Ça sera une bouffée d'oxygène si tous les festivals en France jouent."
En se projetant un peu plus loin, il espère quand même que si la vaccination a bien avancé, des tests pourront permettre aux festivaliers vaccinés de rester debout car "rester assis lors d'un concert s'est anachronique".
L'équipe travaille sur une version dégradée du festival à 5 jours soit 25 000 spectateurs en tout au lieu des 53 000 habituellement. Il faut avant tout équilibrer le budget. Viens alors la problématique du bar et de la restauration qui sont d'importantes sources de revenus. En plus, en plein mois de juin, avec une programmation musicale de plusieurs heures, il apparait impossible de laisser le public sans boire ni manger.
Autre chapitre dans le livre des comptes : les mécènes, sponsors et partenaires qui pèsent 1 millions d'euros sur le budget global de 3.5 millions. Rien n'est acté sur leur participation à l'édition 2021 mais l'équipe est confiante. Il va aussi falloir que les artistes acceptent de revoir leurs cachets à la baisse mais maintenant que le cadre a été précisé par le ministère, les négociations vont pouvoir commencer pour que le festival parvienne à équilibrer son budget.
Le test du concert d'Indochine à Bercy en avril avec sa jauge de 5000 personnes est très attendu.
Dans le pire des cas, en cas de perte d'exploitation ou d'annulation, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 30 millions d'euros pour les acteurs du secteur.