À Saint-Péray en Ardèche, des riverains et activistes s’opposent à la déviation routière qui menace la biodiversité. Alors que débutent les opérations de défrichement, ils multiplient les actions pour empêcher la construction d’un tronçon de la nouvelle route.
Vivre dans un chêne centenaire pour éviter qu’il ne soit abattu. À Saint-Péray, en Ardèche, un militant écologiste a décidé d’élire domicile au milieu des branches d’un arbre. Le but ? Dénoncer la construction d’une déviation routière qui passe par la petite commune. La nouvelle route prévoit de raccorder le sud de Saint-Péray à Cornas, sur un tronçon de 4 kilomètres.
Mais une parcelle du projet traverse une zone naturelle qui abrite de nombreuses espèces. "Cet arbre où je suis risque d’être abattu. Je suis opposé à cela, c’est un magnifique arbre comme tous ceux qui l’entourent. Cet espace naturel est habité par une grande diversité d’animaux" témoigne ce militant, qui souhaite garder l’anonymat.
Les opérations de défrichements sur le tracé de la nouvelle route ont débuté, sous la surveillance d’agents de la ville et de policiers. Le tronçon de déviation crée des remous car les militants et riverains mobilisés craignent qu’il ne menace les espèces protégées.
"Ici c’est un îlot de fraîcheur pour la périphérie de Valence, un îlot de biodiversité. Il s’agit de l’un des derniers couloirs de passage pour les espèces. Si on ne préserve pas ces terres qui sont fertiles, naturelles, on condamne aussi la ressource en eau, et donc finalement notre capacité à pouvoir vivre sur ce territoire d’ici à 30 ans" expose Maud Grard, conseillère régionale les Ecologistes.
Un recours au tribunal administratif
À l’inverse, pour le maire de Saint-Péray, cette déviation est une véritable aubaine puisqu’elle permettra de désengorger le trafic et donc de mieux respirer. Chaque jour jusqu’à 20 000 véhicules traversent le cœur de Saint-Péray.
"Notre infrastructure comprend deux fois une voie. Une non-centrale pour les problématiques de pluie par exemple, avec des plantations d’arbres tout le long et surtout une piste cyclable mode doux, qui est en cours de construction et qui sera prolongée pour la totalité de la déviation" souligne Jacques Dubay, maire divers droite de Saint-Péray.
Alors que plus de la moitié de la déviation a désormais déjà été construite, les opposants ont déposé un recours au tribunal administratif de Lyon pour éviter que le projet n’arrive à son terme.