Fièvre catarrhale ovine : propagation rapide de la maladie dite de "la langue bleue" qui frappe moutons et brebis

La fièvre catarrhale ovine connue aussi sous le nom de "maladie de la langue bleue" se propage dans la région. Le virus transmis par des moucherons a déjà frappé des troupeaux de moutons et de brebis en Isère et dans la Drôme. L'Ardèche est touchée à son tour. Un éleveur du département ne cache pas son inquiétude.

Bave, fatigue, gorge gonflée... ce sont les symptômes de la maladie dite de "la langue bleue" qui frappe l'une des brebis de Gilles Amblard, éleveur ardéchois. À l’écart du reste du troupeau, la brebis peine à se lever. "Elle a des difficultés à ruminer, peu à peu, elle va s'affaiblir. Mon vétérinaire me l'a dit : il n'y a rien à faire". 

Inquiétudes

La fièvre catarrhale ovine est une maladie virale. Elle est transmise par un moucheron. Elle peut être très dangereuse et conduire à la mort de l'animal. Gilles Amblard est inquiet car il a déjà perdu huit brebis et deux bovins. Une perte économique importante pour l'éleveur. Sans compter les pertes indirectes avec des bêtes qui vont perdre leurs fœtus ou ne seront pas gestantes. Aujourd'hui, il craint aussi le pire pour le reste de son troupeau.

"Ce virus se propage très rapidement. Notre inquiétude : on ne sait pas du tout où l'on va. C'est très alarmant pour nous. Moralement, c'est très dur. On est impuissant. On se demande comment ça va se terminer", confie l'exploitant installé depuis 1998. Inquiet pour l'avenir, il n'hésite pas à parler de "crise sanitaire". Pour cet éleveur, la situation est inédite. En Ardèche, 150 exploitations seraient touchées d'après Alain Crozoier, représentant des éleveurs ovins et bovins ardéchois. "Une trentaine ou une quarantaine ont été reconnues" à ce jour, selon ce dernier.

FCO : une nouvelle souche

Avant l'apparition de la FCO 3, une nouvelle souche de la Fièvre catarrhale, les éleveurs français faisaient face depuis plusieurs années aux FCO de sérotype 4 et 8. Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 a pratiquement doublé en une semaine, passant à 342 foyers confirmés au 29 août, selon un nouveau bilan de cette maladie dite de "la langue bleue" qui se propage rapidement depuis sa première détection début août dans le nord de la France.

"L'Ardèche est impacté depuis 15 jours, peut-être 3 semaines. Nos collègues de Drôme et Isère sont concernés depuis un peu plus longtemps. Mais la propagation du virus a été fulgurante sur le département. Ce qui a pris tout le monde de cours. Malheureusement, il n'y a aucun traitement", selon Alain Crozier. Seule la vaccination peut protéger les troupeaux.

La maladie ne se transmet que par un moucheron. Elle ne se transmet pas par contact et surtout, il n'y a aucune transmission à l'humain.

Alain Crozier

Président du syndicat ovin de l'Ardèche

Si Gilles Amblard a pu vacciner en urgence ses bêtes, ce n’est pas le cas de tous les éleveurs du département. Les doses de vaccin sont insuffisantes affirme Alain Crozier. "Aucune aide de l'Etat n'est prévue. Seule la vaccination peut protéger les animaux. Donc on encourage les gens à le faire, mais ça coûte cher, ça demande du travail ", explique Alain Crozier, Président du syndicat ovin de l'Ardèche. Et il est "très difficile" aujourd'hui selon cet éleveur de se procurer des vaccins.

Vaccins gratuits

Face à cette nouvelle souche et à sa propagation rapide, le gouvernement a donc décidé de prendre les devants. Pour enrayer la flambée des maladies qui affectent moutons, brebis et aussi les bovins en France, l'Etat va commander plusieurs millions de vaccins supplémentaires et les mettre gratuitement à disposition des éleveurs, a annoncé vendredi 30 août Marc Fresneau, le ministre démissionnaire de l'Agriculture. Le gouvernement va débourser 14 millions d'euros pour 5,3 millions de doses complémentaires, en plus des 6,4 millions de doses déjà commandées. 

Le gouvernement a également annoncé avoir étendu la zone où les vaccins sont pris en charge par l'Etat aux deux tiers de la France. La région Auvergne Rhône-Alpes fait intégralement partie de cette zone vaccinale étendue.

Le ministère de l'Agriculture rappelle par ailleurs dans un communiqué que tous les éleveurs sont encouragés à tester leurs animaux en cas de suspicion de FCO de tous sérotypes, les frais des tests et la visite vétérinaire étant pris en charge par l'Etat dans l'ensemble du pays.

Fièvre charbonneuse : les bovins aussi...

Le ministre a parallèlement annoncé la commande de deux millions de doses d'un vaccin tout juste homologué contre la maladie hémorragique épizootique (MHE), une épizootie distincte qui touche particulièrement les bovins dans le sud-ouest du pays. 

Détectée pour la première fois en septembre 2023 en France et en dormance dans les élevages ce printemps, elle a ressurgi ces dernières semaines avec 344 foyers recensés en France depuis le 1er juin, selon le dernier bilan du ministère. Ces vaccins, eux aussi gratuits, permettront de protéger un million de bovins, précise le ministère. 

La détection de ces maladies n'entraîne pas l'abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elles ne sont pas transmissibles à l'homme mais peuvent affaiblir les troupeaux, être fatales à des petits en gestation et, dans certains cas, conduire à la mort des animaux.

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