Interdiction de prélever la truite Fario en Ardèche sur des cours d'eau en catégorie 2

Depuis ce premier janvier 2022, la Fédération de pêche de l'Ardèche prend la décision d'interdire le prélèvement de la truite Fario durant trois ans sur des cours d'eau classés en seconde catégorie.

La truite Fario fait l'objet de toutes les attentions de la part des représentants de la Fédération de pêche de l'Ardèche. Depuis trois ans, sa population ne cesse de diminuer dans les rivières de seconde catégorie. L'inquiétude est trop forte. 

L'interdiction concerne :

1) La rivière Ardèche, du pont de ville situé à Saint-Didier-sous-Aubenas jusqu'à sa confluence avec le Rhône en passant par les Gorges de l'Ardèche, 67 km

2) La rivière Baume, de Joyeuse jusqu'à sa confluence avec l'Ardèche, 15 km

3) Le chassezac, des Vans jusqu'à sa confluence avec l'Ardèche, 38 km

4) le Doux, du pont de Chambon à Lamastre au pont du plat à le Creustet, 7 km

 

Un peuplement atypique

La truite Fario est un poisson qui évolue majoritairement en première catégorie c'est-à-dire en zone de montagne. D'ailleurs, dans cette partie là des cours d'eau, la population de la truite Fario n'est pas en danger en Ardèche. 

Mais il existe une spécificité dans le département, la truite Fario évolue aussi dans des eaux plus chaudes correspondant à des zones de plaine. Une étude a été menée par la Fédération de pêche pour en comprendre les raisons. Elle a utilisé pour cela des caméras thermiques et a fait appel à de plongées souterraines. Elle a révélé la présence d'une cinquantaine de résurgences issues du réseau karstique. Cet apport en eau fraîche et claire permet de maintenir la truite Fario, plusieurs centaines d'individus répertoriés, plus en aval des cours d'eau.

Mais depuis trois ans, la population ne cesse de baisser. Les pêcheurs ont été les premiers à alerter les représentants de la Fédération de pêche sur leur nombre en constante diminution.

Des causes toujours plus nombreuses

La truite Fario se fait plus rare dans les cours d'eau car les causes de cette dérégulation ne manquent pas. La pollution due aux pesticides y est toujours plus forte et le réchauffement climatique de plus en plus fréquent. Les rivières se réchauffent, la quantité d'eau diminue fortement et l'oxygène dans l'eau se fait plus rare. Enfin, le prélèvement en eau y est toujours plus important avec l'arrivée en masse des touristes l'été et l'irrigation dans les cultures notamment pour la vigne. Le manque d'eau dans les rivières est devenu le principal problème. Il provoque un stress important chez les poissons qui limitent leur reproduction.

 

Une interdiction, pour quelle raison ?

Selon le directeur de la Fédération de pêche de l'Ardèche, Christian Boucansaud, cette interdiction pour trois ans est "la suite logique" de l'étude menée préalablement sur la truite Fario. "Elle va permettre d'évaluer l'impact de la pêche et de savoir si la population augmente ou pas sa densité. Nous voulons anticiper et rester prudents".

Des contrôles vont avoir lieu. D'abord pour informer la population et faire de la pédagogie, mais si les mesures ne sont pas respectées, la répression sera alors de mise.

La Fédération de pêche de l'Ardèche mène de front plusieurs dossiers dont celui de la truite Fario pour garder son image attractive auprès des pêcheurs. La plus forte activité touristique en matière de pêche de la région Rhône-Alpes se situe en Ardèche. Le département est connu pour la qualité de ses rivières et la diversité de ses poissons. Chaque année, l'Ardèche accueille 25 000 pêcheurs le long de ses cours d'eau, 60% d'entre eux viennent de l'extérieur.

 

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