Intrusion à la centrale de Cruas: 22 militants de Greenpeace jugés jeudi

Vingt-deux militants de Greenpeace qui s'étaient introduits en novembre dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche) seront jugés jeudi à Privas, trois mois après un procès similaire en Moselle où deux militants avaient été condamnés pour la première fois à de la prison ferme.

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L'audience débutera à 9H00 devant le tribunal correctionnel de Privas. Ils sont poursuivis pour "intrusion en réunion et avec dégradation dans l'enceinte d'une installation civile abritant des matières nucléaires". Ils encourent cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Greenpeace France est également poursuivie comme personne morale, représentée par son directeur général, Jean-François Julliard. Yannick Rousselet, responsable de la campagne nucléaire de l'ONG, comparaitra lui pour complicité.

Avec cette intrusion, Greenpeace souhaitait pointer des failles dans la sécurité des piscines d'entreposage du combustible usé. Des militants avaient laissé des empreintes de mains à la peinture sur un de ces bâtiments pour démontrer leur "accessibilité".

Fin février, huit militants de l'ONG avaient été condamnés à des peines de 5 mois de prison avec sursis à deux mois fermes, pour une intrusion à la centrale de Cattenom (Moselle) en octobre. Ils ont fait appel. Et déjà en 2012, deux autres membres de l'association qui s'étaient introduits à Cruas avaient été condamnés à quatre mois avec sursis en appel, après avoir été relaxés en première instance.
Cette fois-ci, Greenpeace espère un jugement "plus clément" qu'en Moselle et "plus de compréhension sur les raisons de cette intrusion", indique Jean-François Julliard, pour qui c'est "la seule façon" de se faire entendre.


- Enquête parlementaire -


A la suite de ces actions, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a demandé à EDF et aux autorités d'en tirer les leçons. Parallèlement, à l'initiative de députés LREM, une commission d'enquête parlementaire a été mise sur pied à l'Assemblée nationale sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires.
Depuis février, associations antinucléaire, organismes de surveillance, Engie ou encore le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ont été auditionnés.
"Je ne sais pas quelles seront leurs recommandations mais on peut dire qu'ils ont écouté tous les points de vue", estime-t-on à Greenpeace. L'association a cependant porté plainte fin avril contre une des membres de cette commission, la députée LREM Perrine Goulet, qui a suggéré de "tirer" en cas d'intrusion dans une centrale.

De "l'incitation au meurtre", pour Jean-François Julliard. EDF, qui a porté plainte contre ces "intrus", se refuse à tout commentaire avant le procès, répétant seulement que les militants "sont restés en dehors de la zone nucléaire" et que cet incident "n'a eu aucun impact sur la sûreté des installations".
Un rassemblement en soutien "aux lanceurs d'alerte qui ont dénoncé les risques nucléaires" est prévu avant l'audience à Privas. Le secrétaire national d'EELV, David Cormand, y est notamment annoncé.


Avec 19 sites et 58 réacteurs, qui assurent 80% de la production d'électricité, la France est un des pays les plus équipés en centrales nucléaires dans le monde. Elle compte 63 piscines d'entreposage dans ses centrales en activité, ainsi que dans l'usine de retraitement de La Hague (Manche) et sur le site de Creys-Malville (Isère).
Greenpeace France est une association qui dispose d'un budget de 20 millions d'euros par an, financé à 100% par quelque 200.000 donateurs privés. Elle emploie une centaine de personnes.
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