Miel. Un printemps pourri... mais une récolte estivale exceptionnelle

Si la pluie de ce printemps a empêché les abeilles de faire leur travail de récolte de pollen, cet été s'avère hors du commun. Dans le région, la production avoisine les 40 kg, soit deux fois plus que dans le reste du pays. Mais tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne.

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C'est l'histoire de Jean qui rit et de Jean qui pleure. Le miel fait tantôt pleurer des larmes de joie, tantôt des larmes amères. Ces dernières le sont d'autant plus que l'on est dans le sud : en Ardèche ou en Drôme, secteurs généralement très propices à de belles récoles de miels de garrigue, de lavande ou de romarin, sans oublier le sapin et le châtaignier. Mais cette année, c'est plutôt la bérézina. 

Selon les spécialistes, les pluies de ce printemps ont tellement refroidi les ardeurs des abeilles que l'arrivée brutale de la chaleur a enrayé la reproduction dans les ruches. " Elles ont eu du mal à renouveler leur cheptel. Résulat, elles étaient beaucoup moins nombreuses à butiner les fleurs, d'où une baisse des volumes par ruche", explique Robert Broyer, président de la coopérative apicole Auvergne Rhône-Alpes.

Dans le Sud, une récolte en chute libre

Alexandre Vigne, apiculteur à Grignan, en sait quelque chose. Si l'été lui permet d'assurer une bonne production, le printemps, catastrophique sur le plan mellifère, fait chuter sa production annuelle de moitié. Et avec les coûts qui augmentent, les pots en verre comme les coûts fixes, il a dû augmenter ses tarifs au kilo d'un euro. Pour Frédéric Bourgeaud, président du syndicat L'Abeille de la Drôme et de l'Ardèche, " 2024 est une année noire. Hormis quelques ruches qui vont faire 20 ou 25 kg de miel, c'est la catastrophe."

Car une ruche doit compter au moins 50 000 abeilles, parfois jusqu'à 70 000 suivant les races, pour assurer elles aussi une production viable économiquement. "Quand il pleut et qu'il fait froid, qu'il y a du vent, les abeilles ne sortent pas." La pluie joue dans les deux sens : elle freine les fleurs sur les arbres et dans les prés. Mais à l'été, elle garantit une poussée florale riche et de grande qualité. Cela faisait des années que, sécheresse oblige, les prairies n'avaient pas regorgé à ce point de tâches colorées, de fleurs de partout. 

Ce qu'il faut savoir : Quand il fait chaud avec de l'eau, tout est ok. Quand il fait trop chaud, les larves d'abeilles meurent dans leurs cellules. Lorsqu'il y a trop d'eau, les abeilles sont fragilisées. C'est un écosystème fragile...

Robert Broyer, Coopérative apicole Auvergne Rhône-Alpes

2024  dans les annales

Plus au nord, dans le Rhône, la récolte printanière a été dérisoire, identique à celles du sud. Mais cet  été risque de rester dans les annales. " Je suis heureux de voir ces cadres si bien remplis, se réjouit Robert Broyer, dont une bonne partie des ruches sont implantées dans les Monts d'Or. Ca augure d'une superbe récolte avec un miel qui a bien operculé, ce qui signifie que le miel est à maturité avec un taux d'humidité très acceptable (17 %) " sur les miels d'acacias, de tilleul et de châtaignier. 

Un de ses collègues a dû ajouter une cinquième hausse sur ses ruches situées près des tilleuls. Du rarement vu depuis un bail... Ici aussi, le printemps a été maussade pour l'activité des abeilles.

" Pendant les pluies, les ruches sont faibles. Elles consomment leurs provisions. Il a fallu les nourrir avec du sirop pour les rebooster. ce qui a permis aux reines de pondre à nouveau et donner vie à de jeunes abeilles qui, une fois l'été arrivé, sont allées chercher du pollen, grâce à une météo favorable ". 

Bilan, dans la partie nord de la région, les apiculteurs enregistrent des records : jusqu'à 45 kg de miel par ruche contre 20 à 25 pour la moyenne nationale. Certains d'entre-eux ont dû se rééquiper en maturateurs tellement il faut faire face à cette super-production. 

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