Ce mardi 30 juin, le ministre de la Culture Franck Riester a lancé la troisième mission Bern pour la sauvegarde du patrimoine avec dix-huit sites sélectionnés. En Ardèche, au Teil, commune ravagée par un séisme le 11 novembre 2019, l'église de Saint-Etienne-de-Mélas fait partie des sites élus.
Dix-huit nouveaux sites emblématiques font partie de l'édition 2020 de la mission Bern, mission de sauvegarde du patrimoine.
Au Teil, l'église Saint-Etienne-de-Mélas victime du séisme
Dans la région Auvergne Rhône-Alpes, c'est l'église Saint-Etienne-de-Mélas, au Teil, qui fait partie des dix-huit sites en péril retenus pour figurer sur les tickets à gratter mis en vente au profit de la mission patrimoine animée par Stéphane Bern. En 2010, la commune avait engagé des travaux extérieurs d’embellissement (cheminement piéton autour de l’église, création d’une roseraie, de murs en pierre, restauration du parvis) mais le séisme a porté un coup d'arrêt à la mise en valeur de cet édifice remarquable. L'église est classée monument historique.
La commune ardéchoise du Teil avait été frappée par un violent tremblement de terre le 11 novembre 2019. Ce séisme de magnitude 5,4 sur l'échelle de Richter avait endommagé de nombreux bâtiments. La petite église a été bâtie entre le IXe et le XIIe siècle. Située à proximité de l’épicentre, l’église a été particulièrement impactée. Le sol s’est affaissé, une partie de l’édifice s’est écroulée et le clocher menaçait de s’effondrer. Depuis, elle est fermée au public, a relevé la Mission Bern.
Un édifice qui présente un intérêt patrimonial
L’église est située sur le premier lieu de peuplement du Teil durant l’Antiquité, sur l’ancienne voie romaine reliant Nîmes à Lyon. Elle réunit trois édifices distincts: une nef centrale à cinq travées du XIIe siècle, une nef unique dans le bas-côté Nord qui pourrait dater du XIe siècle et une chapelle octogonale au Nord, creusée de hautes niches semicirculaires, qui remonterait également au XIe siècle. L'intérêt pour cet édifice s'est réveillé au milieu du XIXe siècle : des archéologues et historiens, dont Prosper Mérimée, avaient attiré l'attention sur cet édifice lors de la réalisation de la route nationale 102 qui passe devant l'église. Les travaux à réaliser avant la réouverture
Des travaux de sécurisation – cerclage du clocher, protection du baptistère, étaiement du porche d’entrée – ont été réalisés par la commune, après le séisme. Les travaux de mise en sécurité et d’urgence, en accord avec la direction régionale des affaires culturelles, financés par les indemnités d’assurance vont se terminer cet été, souligne la mission Bern. La commune souhaite ensuite engager la restauration de l’édifice. Ces travaux sont indispensables à la conservation de cet édifice remarquable, mais également pour envisager une réouverture au public, espérée en 2022.
Les travaux de restauration ont été estimés à 1,5 million d'euros.
3500 sites en péril signalés depuis 2018
Ces sites "emblématiques" bénéficieront d'un soutien financier via la Fondation du patrimoine, grâce aux produits de la loterie de la Française des jeux, aux subventions du ministère de la Culture au titre des monuments historiques, ainsi qu'aux dons et mécénats collectés. Les dotations seront annoncées lors des prochaines Journées européennes du patrimoine en septembre.
Depuis 2018, 3.500 sites en péril ont été signalés par le grand public et les acteurs du patrimoine. Ce sont 390 projets qui ont été sélectionnés et 170 sont sauvés ou sur le point de l'être. Le total des fonds mobilisés en 2019, notamment grâce aux jeux et notamment grâce au nouveau ticket de grattage à 15 euros, s'élève à 47 millions d'euros.
Pour soutenir les projets sur le site de la Fondation du Patrimoine