À Vallon-Pont-d'Arc, comme chaque année, les beaux jours attirent les vacanciers. Gendarmes et pompiers redoublent de vigilance et lancent une opération de prévention pour éviter les noyades sur la rivière Ardèche.
D'avril à septembre, le parcours de la descente de l'Ardèche, attire plus d'1,5 millions de kayakistes amateurs. Cette année encore, selon la météo, plus de 180 000 descentes de canoë-kayak sont envisagées par les loueurs d'embarcations.
Pour éviter que le loisir se transforme en cauchemar, les gendarmes et les pompiers rappellent les règles de sécurité aux vacanciers.
Deux à trois patrouilles par semaine
Chaque été depuis 20 ans, les gendarmes sont comme les vacanciers, à bord de canoés sur la rivière Ardèche. Pour prévenir des risques de noyades le port du gilet de sauvetage est primordial.
Comme le souligne le capitaine, Léa Lerchundi, de la compagnie de Largentière, "le premier risque, c'est la noyade. Nous sommes sur un cours d'eau très fréquenté chaque jour, avec des rapides à traverser. La méconnaissance de la navigation fait que l'on peut souvent tomber à l'eau sans savoir comment réagir."
Nous rappelons qu'il faut porter un gilet et l'accrocher. Certes, il faut chaud, on est en vacances, mais pris dans des rapides, le gilet peut s'enlever ou entraver la personne s'il n'est pas attaché
Capitaine Léa Lerchundi, compagnie de gendarmerie de Largentière
Autre danger : Sauter dans l'eau depuis les rochers
"Il y a souvent des personnes qui veulent sauter dans l'eau, indique la capitaine, c'est ludique mais les niveaux d'eau se modifient, les cailloux dessous se déplacent. Ce n'est pas parce qu'une semaine vous avez un trou d'eau à tel endroit qu'il sera au même endroit le lendemain. Il faut éviter que les gens sautent de point haut car chaque été, on a des accidents et cela va jusqu'à la paralysie dans certains cas."
La gendarmerie patrouille sur les voies navigables. Cela s'inclut dans le dispositif estival de protection des populations, tout comme il y a des patrouilles à cheval ou motorisées.
L’alcool interdit dans la réserve nationale
Depuis une vingtaine d'années, la gendarmerie note un changement d'attitude de la part des usagers. Chaque année, un arrêté d'interdiction de transport d'alcool dans les gorges de l'Ardèche est pris.
"Chaque année, on fait une réunion avec les pompiers, la gendarmerie, la préfecture, et les loueurs (de kayaks) pour les sensibiliser afin qu'ils informent, à leur échelle, les usagers sur cette interdiction", explique Léa Lerchundi.
Sur les deux bivouacs qui sont situés sur le parcours de l'Ardèche, des actions de contrôles sont effectuées. "Il y a de moins en moins d'alcool, car les gens prennent conscience de la contravention et du fait qu'être alcoolisé, accentue les risques."
Les pompiers aussi interviennent
Les pompiers, également, sont habitués à rappeler ces consignes. Depuis 30 ans, deux postes de secours sont installés dans les gorges l’été pour aider les canoés à passer certains rapides.
Un troisième poste vient d’ouvrir au "rapide des branches".
Xavier Chante est chef du centre de secours de Vallon-Pont-d'Arc, détaille leur action. "On se positionne ici, pour aider les gens et éviter qu'ils se rendent tous en même temps dans le rapide pour éviter un suraccident, au cas où une personne tombée d'un bateau n'arriverait pas à sortir de l'eau à cause des autres bateaux."
"Dans ce rapide, indique-t-il, les rochers sont à gauche donc il faut serrer à droite, et pagayer pour aller plus vite que le courant. La plupart des kayakistes, quand ils arrivent sur le rapide, ils posent leur pagaie et se laissent porter par le courant donc si le courant va sur le rocher le bateau va percuter le rocher."
La rivière Ardèche n’est pas sans dangers, chaque année, il faut rappeler les bons comportements. Trois personnes ont déjà perdu la vie sur la rivière depuis le début de l’année, un couple d’Autrichien et une dame de soixante-douze ans.