Les profondeurs du lac-d'Issarlès en Ardèche dévoilent les us et coutumes de nos ancêtres

Des scientifiques explorent les profondeurs du lac-d'Issarlès, en Ardèche. Leurs investigations sont prévues sur trois semaines. Les fouilles visent à sonder un peu plus, le mode de vie des hommes préhistoriques qui y vivaient.

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En Haute Ardèche, la petite commune du Lac d'Issarlès abrite une étendue d'eau dans un cratère de 97 hectares.

Cette "piscine naturelle" de 5 km de diamètre et profonde de 138 mètres, possède une eau d'une grande pureté. Déjà nos ancêtres de l'époque préhistorique, avaient saisi les atouts des lieux. À proximité du lac, des grottes troglodytes étaient habitées. 

Construction d'une barge

Pour mener à bien l’exploration une barge a été construite. Laurent Augustin, casquette vissée sur la tête, finit de fixer un garde-corps. "On est en train de l’équiper complètement, explique le chef sondeur du CNRS. Hier, on a monté l’ensemble des flotteurs avec le portique. Là, nous sommes en train de mettre tous les équipements, c’est-à-dire l’ensemble des flotteurs électriques, des treuils et les carottiers que l’on va accrocher aux différents câbles."

Grâce à ces tubes, les fameux carrotiers, les scientifiques vont obtenir des informations tapies dans les profondeurs du lac. 
Ce sont les sédiments, muets depuis des millénaires, qui vont parler. Dans le lac, l'échelle du temps est bousculée, les siècles se comptent en centimètres. Des indications  précieuses sur l’environnement et le mode de vie de nos ancêtres préhistoriques, il y a 50.000 ans demeurent dans la terre.

"Dans les sédiments se trouve, piégé, le pollen émis par la végétation. Ces poussières vont tomber dans le lac et puis se déposer au fond, décrit Emmanuelle Defive, Responsable du projet et chercheuse au laboratoire Géolab. Les spécialistes de l’étude des pollens savent reconnaître chaque type de pollen et donc chaque espèce végétale qui a émis ce pollen. On peut reconstituer le paysage végétal."

Protection des lieux nécessaire

Outre des découvertes sur le passé des lieux, ces explorations vont permettre une protection adéquate de ce site naturel d’exception. 

"Derrière ces recherches, c'est aussi essentiellement l'histoire de ce volcan, ses évolutions depuis sa création, au niveau environnemental, les interactions des milieux et des hommes qui sont étudiés pour être protégés de la meilleure manière qui soit", Laurence Prévost. 
Maire (SE) du Lac-d'Issarlès.


Sur les bords du lac, certains restent mécontents en voyant la barge naviguer : les pêcheurs. Ils en sont certains, le forage fera fuir les poissons.
"Il n'y a plus de pêche avec eux, déplore l'un d'entre eux en haussant les épaules. Ils vont taper dans le lac, les poissons vont se mettre de côté, ils ne vont pas mordre."

C'est à la mi-juin que les pécheurs pourront enfin revoir des truites. Les scientifiques céderont leur place aux estivants, pas sûr que les pêcheurs y trouvent leur compte.

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