MG France, premier syndicat de médecins généralistes français, dénonce "le harcèlement croissant" de l'Assurance maladie à propos des prescriptions d'arrêts de travail. Un courrier les appelant à reconsidérer leurs ordonnances aurait déjà été adressé à 1200 médecins d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Le premier syndicat de médecins généralistes libéraux, MG France, a fustigé vendredi les "méthodes" de l'Assurance maladie pour contrôler les
prescriptions d'arrêts de travail, dénonçant le "harcèlement croissant" dont fait l'objet la profession, selon lui. Les arrêts de travail, "outil indispensable dans un monde professionnel de plus en plus dur", font partie de "l'arsenal thérapeutique du médecin", rappelle le syndicat dans un communiqué.
Les généralistes "sont pourtant la cible d'un harcèlement croissant de la part de l'Assurance maladie", s'indigne-t-il, observant une multiplication
"depuis des mois" des procédures de contrôle en régions. Rien qu'en "Auvergne -Rhône-Alpes", par exemple, "1.200 médecins sur 5.000 ont reçu un courrier"questionnant leurs pratiques, explique à l'AFP le président du syndicat, Claude Leicher, défendant des médecins "épuisés" et "déstabilisés".
Selon MG France, les "méthodes" de l'Assurance maladie "ne s'intéressent ni aux motifs" justifiant les arrêts, "ni même au fait que" les arrêts de longue durée (cancer, dépression sévère) sont "parfois déjà validés" par les médecins-conseil employés par les caisses. "Seul le nombre total de jours d'arrêts prescrits par le médecin" est pris en compte, "dès lors qu'il déroge à des moyennes statistiques", dénonce le syndicat. Il souligne l'absurdité de procédures" qui pourraient inciter les praticiens à "renvoyer" leurs patients les plus lourds vers des confrères "pour alléger" leurs chiffres.
L'Assurance maladie, qui veut économiser 100 millions d'euros sur les indemnités journalières en 2018, a renforcé en 2015 "l'accompagnement"
des médecins prescrivant beaucoup d'arrêts par rapport à leurs confères locaux, via des entretiens avec les médecins-conseil.