Une semaine après le début du procès des meurtriers présumés de Mehdi Chine, -trafiquant qui "tenait" le quartier Teisseire-, on avançait peu, en raison des pertes de mémoire et des absences. Finalement, ce lundi 9 mars, un témoin a enfin parlé pendant plus de deux heures.
La journée avait mal commencé. Premier témoin, une jeune femme de 25 ans venue parler au nom de son petit frère. Pour elle, il était impossible qu'il ait vu ou entendu quelque chose, étant donné "qu'il n'était pas là". Pourtant, les écoutes téléphoniques ont permis de comprendre que le jeune homme avait bien assisté à une scène de préparation du meurtre. Un témoignage qui ressemblera à d'autres. Décidément, tout le monde a perdu la mémoire! Pas si sûr.
Dans le courant de l'après-midi, l'un d'eux va livrer sa version de manière très théâtrale. Il s'agit d'un ancien "guetteur". L'homme affirme avoir vu Karim Bououdine tirer en premier sur Mehdi Chine puis Amine Lashab et Nassim Cherrad, les trois accusés emprisonnés après leur interpellation. La déclaration du témoin aura duré plus de deux heures.
Reportage Florine Ebbhah et Yves-Marie Glo
Les accusés au nombre de quatre, dont un, Radhounane Behloul comparaît libre, faisaient partie de l'entourage immédiat de Mehdi Chine. Des proches qui auraient eu peur de la vengeance de leur "chef" alors qu'ils avaient détourné de la drogue pour leur propre compte. C'est pourquoi, dans la nuit du 29 au 30 septembre 2010, ils auraient abattu le jeune grenoblois de 24 ans alors qu'il marchait avenue Paul Cocat, dans le quartier Teisseire.
Pour "brouiller" encore plus ce procès pour "meurtre en bande organisée", Me Ripert fait aussi le spectacle. Défenseur d'un des accusés, il crie régulièrement à la "manipulation" et "au cirque judiciaire". Tellement que dans la salle d'audience certains lancent: "enfermez-le!", "coupez-lui la tête!". Ambiance. Voyant que le sol se dérobait sous ses pieds au moment de la déclaration du témoin très causant, l'avocat a évoqué "un faux témoignage" contre lequel Me Ripert affirme avoir déjà porté plainte.Coupez-lui la tête!"