Assises de l'Isère: une Grenobloise condamnée à vingt ans de réclusion pour avoir torturé sa colocataire

La cour d'assises de l'Isère a condamné mardi 8 avril à vingt ans de réclusion criminelle une Grenobloise accusée d'avoir torturé sa colocataire, morte en mai 2011 des suites de ses brûlures.

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Le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de Yasmina Aifa, 40 ans, qui était notamment jugée pour des actes de tortures et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

"Avec des réquisitions à perpétuité, c'est un immense soulagement. C'est une justice d'apaisement", a réagi David Metaxas, un des avocats de l'accusée, sans exclure pour autant de faire appel. Son confrère, Me Florent Girault, avait plaidé l'acquittement dans la matinée, estimant que les faits n'étaient pas avérés "sur le plan scientifique".

Me Bernard Boulloud, avocat de la famille de la victime, s'est lui aussi dit satisfait de ce verdict. "C'est une reconnaissance de la culpabilité, c'est très important pour nous. Ce qui nous importait, c'était de savoir la vérité", a-t-il réagi.

La victime présentait des brûlures sur une grande partie du corps


Le 2 mai 2011, Yasmina Aifa avait appelé les pompiers pour leur signaler la mort de sa colocataire, Sandrine Hanifi, 38 ans. Sur place, le médecin du Samu avait constaté une rigidité cadavérique et une odeur de putréfaction, laissant penser que la mort remontait à plusieurs heures avant l'appel.

La victime présentait des brûlures nombreuses et parfois anciennes sur une grande partie du corps, probablement provoquées par un contact avec un liquide brûlant. Les médecins avaient établi un lien formel entre les brûlures et la mort de la victime.

Cette dernière avait été vue avec des brûlures au visage et au front par plusieurs témoins dans les semaines précédant sa mort. Elle faisait l'objet d'humiliations et de brimades de la part de l'accusée, dont elle était sous l'emprise psychologique.

Certaines déclarations de Yasmina Aifa ont été contredites par la géolocalisation de son téléphone portable ou par les déclarations de certains témoins. L'accusée avait été mise en examen et écrouée un peu moins d'un mois après les faits.

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