Le procès d'une Grenobloise accusée d'avoir torturé sa colocataire morte en mai 2011 des suites de ses brûlures, s'est ouvert, ce lundi 31 mars, devant la cour d'assises de l'Isère. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le procès d'une grenobloise accusée d'avoir torturé sa colocataire morte en mai 2011 des suites de ses brûlures, s'est ouvert ce lundi devant la cour d'assises de l'Isère.
Yasmina Aifa, aujourd'hui âgée de 40 ans, avait appelé les pompiers le 2 mai 2011 au soir pour leur signaler la mort de sa colocataire, Sandrine Hanifi, 38 ans. Elle comparaît pour actes de tortures et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Sur place, le médecin du Samu avait constaté une rigidité cadavérique et une odeur de putréfaction, laissant penser que la mort remontait à plusieurs heures avant l'appel, selon le résumé de l'affaire lu par le président de la cour d'assises.
La victime présentait des brûlures nombreuses et parfois anciennes sur une grande partie du corps, probablement dues au contact avec un liquide brûlant. Les médecins ont établi un lien formel entre les brûlures et la mort de la victime. Cette dernière avait été vue avec des brûlures au visage et au front par plusieurs témoins dans les semaines précédant sa mort. Elle faisait l'objet d'humiliations et de brimades de la part de l'accusée, dont elle était sous l'emprise psychologique.
L'accusée avait été mise en examen et écrouée un peu moins d'un mois après les faits. Certaines de ses déclarations ont été contredites par la géolocalisation de son téléphone portable ou par les déclarations de certains témoins.
L'accusée nie les faits
"Je ne reconnais rien du tout parce que je n'ai rien fait", a-t-elle déclaré ce lundi à l'audience, en présentant ses condoléances à la famille de la victime. Mère de six enfants, Yasmina Aifa a été décrite comme issue d'une famille marquée par une violence conjugale importante et connaissant d'importantes difficultés financières.Selon un de ses avocats, David Metaxas, "les circonstances du décès ne sont pas élucidées" en "l'absence de témoignage direct".
"On est sur la rumeur, c'est le dossier de la rumeur", a affirmé Me Florent Girault, lui aussi avocat de la défense. "Ce n'est pas parce qu'on a une relation d'emprise qu'on arrive à asseoir la culpabilité", a-t-il ajouté.
Me Bernard Bouilloud, avocat des parties civiles, a au contraire estimé qu'il y avait "suffisamment d'éléments factuels pour aller vers une culpabilité". "L'accusée se contredit sans cesse. Et juste après les faits, elle avait été surprise en train d'arracher les appels à témoins placardés par la police dans le voisinage", a-t-il expliqué.
Une cinquantaine de témoins doivent être entendus au cours du procès, dont le verdict est attendu mardi 8 avril.