Attentat en Isère : les réactions de Jean-Jack Queyranne et René Souchon

Quelques heures après l'attentat commis dans un site de gaz industriels en Isère, attentat au cours duquel un homme a été décapité et deux autres blessés, Jean-Jack Queyranne, président du Conseil Régional de Rhône-Alpes en visite en Auvergne et René Souchon ont réagi au micro de nos équipes.

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Présent en Auvergne vendredi 26 juin au moment de l'attentat perpétré contre l'usine Air Products en Isère, le président du Conseil Régional de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne s'est confié au micro de nos équipes. Sa première réaction fut de l' "émotion devant cette horreur provoquée par un attentat terroriste, un homme décapité et des hommes blessés, et une volonté de faire exploser du gaz donc de créer de très grands dommages".  

​Mais cet attentat est aussi l'occasion pour lui de réexpliquer la nécessité de la toute nouvelle loi sur le renseignement qui a fait polémique. "Il y a du terrorisme à travers cela, et il faut réagir. Il faut renforcer la vigilence : nous sommes dans un établissement SEVESO de la région Rhône-Alpes, et il y en a d'autres. Mais surtout, il faut renforcer la vigilence et la prévention. Il faut avoir du renseignement. il faut savoir où sont les réseaux qui ont activé cette personne qui n'a pas pu agir seule. Là, il y a un véritable travail policier à mener, et je pense que la loi sur le renseignement qui vient d'être votée est une loi nécessaire. Notre société doit se défendre, elle doit combattre la terreur."

Pour René Souchon, Président du Conseil Régional d'Auvergne présent à ses côtés, il s'agit là d'"un acte de barbarie incroyable. J'ai du mal à penser que ce genre de choses puisse exister aujourd'hui en 2015. Il faut qu'on riposte sur la base des valeurs de la république et que la nation reste unie pour repousser cette guerre sainte qui n'a pas de sens, et d'ailleurs qui n'est pas sainte."  Avant de se féliciter de la nouvelle loi sur le renseignement : "Heureusement qu'il y a cette loi sur le renseignement, heureusement que le gouvernement a été très prompt à mettre en oeuvre de nouvelles dispositions. Il faut absolument éradiquer ces intégristes !"

Interview : Sébastien Naissant, René Thévenot.
Interview : Sébastien Naissant, René Thévenot.

Les faits

L'attaque est survenue vers 10H00 dans une unité du groupe américain Air Products située dans une vaste zone logistique à Saint-Quentin-Fallavier, entre Lyon et Bourgoin-Jallieu, non loin de l'aéroport Saint-Exupéry.
Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Selon les premiers éléments, l'auteur de l'attentat est arrivé dans une voiture bénéficiant d'un agrément pour accéder au site, classé Seveso et par conséquent protégé, et a foncé sur des bonbonnes des gaz, stockées en très grand nombre.

Une "énorme explosion", selon un riverain, s'est alors produite. Les gendarmes dépêchés sur place découvraient un corps "abjectement décapité", puis une tête accrochée au grillage d'enceinte: celle d'une victime "innocente" en cours d'identification, selon les termes du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est très rapidement rendu sur place depuis le département voisin du Rhône où il était en visite.

Un suspect arrêté

Le suspect, arrêté sur les lieux par un pompier qui intervenait pour l'explosion, avait été fiché en 2006 par les services de renseignements pour "radicalisation" et était "en lien avec la mouvance salafiste", selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Cette fiche n'avait pas été renouvelée en 2008, a ajouté le ministre, précisant
que Yassin Salhi, 35 ans, n'avait pas de casier judiciaire.

Au moins un autre homme a été interpellé vendredi dans le cadre de l'enquête. "Un  véhicule a été repéré en train de faire des allers-retours suspects en périphérie de l'enceinte, son numéro d'immatriculation a été relevé et son propriétaire a été identifié. Il a été arrêté", a détaillé une source proche du dossier. Aucun lien formel n'a toutefois été établi à ce stade entre l'attaque et cet homme.

Hollande de retour de Bruxelles 

Le président François Hollande, qui participait à un sommet européen à Bruxelles, a confirmé une attaque "de nature terroriste", justifiant son retour "en tout début d'après-midi" à Paris pour y présider un conseil restreint à 15h30.

Le Premier ministre Manuel Valls, depuis l'Amérique du Sud, a lui ordonné une "vigilance renforcée" sur tous les sites sensibles de la région Rhône-Alpes, avant d'écourter lui aussi son voyage.

L'attentat en France a eu lieu alors que s'est produit en Tunisie une attaque contre un hôtel de Sousse qui a fait 27 morts, dont des touristes étrangers.

En Isère, les pompiers ont masqué la zone où a été retrouvée la tête d'une bâche de plastique noir. Deux drapeaux islamistes étaient également visibles sur le grillage, selon une journaliste de l'AFP, ce qui indique une probable mise en scène, l'exhibition d'une tête rappelant la signature du groupe terroriste Etat islamique.

Les accès au site Air Products, qui n'a jamais connu d'accident industriel selon le maire de la commune voisine de Villefontaine, ont été bouclés. Aucun dégât n'était apparent depuis les abords. "Je bricolais sur le pas de la porte et j'ai entendu une énorme explosion. J'ai pensé à un avion qui passait le mur du son tout en devinant aussitôt que c'était grave. Il y a beaucoup d'entreprises classées Seveso dans le coin. Jamais je n'aurais
pensé à un attentat"
, a raconté à l'AFP un retraité vivant à 600 mètres des lieux.

"Attentat diabolique en plein ramadan"

Cette attaque survient dans un contexte de craintes des autorités de nouveaux actes de terrorisme sur le sol français, en particulier après l'arrestation en avril d'un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'un projet d'attaque contre une église à Villejuif, près de Paris, au nom de l'islam radical.

Depuis les attentats de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une épicerie casher, et des policiers, qui avaient fait 17 morts, le gouvernement a mis en place un drastique plan de vigilance antiterroriste dans les lieux publics et le ministre de l'Intérieur a maintes fois répété que la menace en France restait
"très élevée".

Bernard Cazeneuve indiquait début juin que 1.750 personnes étaient recensées à ce jour "pour leur implication à un titre ou à un autre dans des filières jihadistes". Il précisait en outre que quelque 130 procédures judiciaires concernant 650 personnes étaient en cours en France pour des activités liées au terrorisme.

Ce nouvel attentat redouté a suscité nombre de réactions en France et à l'étranger. L'Allemagne et la France sont "unies contre la haine aveugle du terrorisme", a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, tandis que le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy affirmait que "les démocrates feront toujours front contre la barbarie".

Saint-Quentin-Fallavier héberge un important centre pénitentiaire où des mesures additionnelles de sécurité ont été prises vendredi, sans qu'aucun lien ne soit toutefois établi entre cette prison de 520 détenus et l'attentat. "Bien sûr, il y a des noyaux durs de radicalisation dans les prisons en France et Saint-Quentin-Fallavier n'est pas à la marge", a indiqué un syndicaliste UFAP de l'établissement.

"La France vient de vivre son second choc en moins de six mois", a déploré le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, en condamnant un "attentat diabolique perpétré en plein mois de Ramadan". "Nous ne pouvons tolérer ce que ces messagers de la haine font au nom de l'islam."

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