Ce jeudi 17 mars, la région Auvergne-Rhône-Alpes vient d'adopter une "Charte pour la défense des valeurs de la France et de la laïcité". L'initiative émane du président d'AURA, Laurent Wauquiez . L'opposition qualifie cette démarche d'"opération de racolage électoral" en pleine campagne présidentielle.
Une "Charte pour la défense des valeurs de la France et de la laïcité" a été élaborée en février par deux groupes de travail à la Région, à la demande de Laurent Wauquiez. Elle vient d'être adoptée à 151 voix contre 32.
Cette charte est assortie d'un "contrat d'engagement républicain". Le texte s'adresse aux associations qui sollicitent des subventions régionales.
"Nous avons voulu une charte très concrète et il y a des domaines sur lesquels
on a voulu être très précis. Par exemple, on défend la mixité", a déclaré devant
la presse le président LR de la région Laurent Wauquiez, reprenant l'exemple de
créneaux réservés dans certaines piscines aux femmes et du port du burkini qui,
selon lui, "n'a pas sa place dans des équipements de service public".
Une charte très politique
La charte balaie de nombreuses notions allant de la liberté à la laïcité
en passant par la "politique anticorruption". Elle ambitionne de lutter "tout particulièrement contre les intégrismes religieux comme l'islamisme".
Il y est également fait mention d'une "attention particulière aux Chrétiens d'Orient",
communauté qui tient à cœur à M. Wauquiez.
Elle apporte un soutien aux "personnes investies d'une mission de service public,
élus locaux, forces de l'ordre, enseignants" et promeut "l'égalité des chances".
Elle s'oppose en revanche à "l'écriture dite inclusive" et aux "anglicismes".
Des débats houleux
Les débats ouverts ce jeudi autour de ce texte ont été houleux après que
le conseiller régional socialiste Stéphane Gemmani a dénoncé un "mélange hétéroclite des obsessions identitaires" de M. Wauquiez.
En réponse, Laurent Wauquiez a suspendu brièvement la séance demandant
à M. Gemmani de "corriger" ses propos.
Du racolage électoral pour l'opposition
La cheffe de file des élus écologistes, Fabienne Grébert a pour sa part estimé
devant des journalistes que cette charte était une "opération de racolage électoral"
et "un marche-pied à Eric Zemmour".
Mme Grébert prédit que ce texte sera "retoqué par le préfet".
En cas de manquement au "contrat d'engagement républicain", les associations et
fondations pourraient se voir retirer leurs subventions régionales.
Laurent Wauquiez avait déjà suspendu fin 2021 ses subventions au CCO de Villeurbanne pour avoir accueilli le "Lyon Antifa Fest", événement qui avaient diffusé des messages hostiles aux forces de l'ordre.