"Rachel est pourtant tout à fait apte à s'occuper de ses enfants", estime Me Sophie Janois, "elle aurait juste besoin d'un peu d'aide."
Dans son arrêt, la cour estime cependant que les enfants ne sont pas autistes mais atteints d'un trouble envahissant du développement (TED). "Ils jouent sur les mots: quand on dit autiste, c'est un terme du langage courant. Le TED, avant ça s'appelait autisme, c'est un terme générique", explique l'avocate. En conclusion, la cour estime que "les mineurs doivent être protégés de la représentation invalidante et alarmiste que la mère a de ses enfants", selon un extrait de l'arrêt cité par l'avocate.
Reportage Maxence Regnault et Cédric Lepoittevin
durée de la vidéo: 01 min 39
Rachel privée de ses 3 enfants autistes
Le rapport d'une pédo-psychiatre
Une pédo-psychiatre, mandatée dans le cadre d'une expertise judiciaire, "a nié l'autisme de ses enfants en disant que c'était la mère qui provoquait leurs symptômes", explique Me Sophie Janois. "Comme si on pouvait simuler un trouble du développement! Il faut être d'une incompétence crasse pour raisonner comme ça", s'énerve Danièle Langloys, présidente de l'association Autisme FranceLe juge des enfants a suivi l'avis de l'experte, estimant que Rachel créait "une représentation invalidante et alarmiste de ses enfants sans aucun fondement médical, ce qui leur est préjudiciable", selon un extrait du jugement de première instance cité par Me Janois, qui dénonce une "erreur judiciaire".
Depuis leur placement, les trois enfants auraient toutefois été diagnostiqués autistes par l'équipe du Dr Sonié, médecin coordinateur du Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes, selon les associations.
Près de deux cents associations soutiennent le combat "emblématique" de Rachel. Et le 25 janvier, devant le congrès d'Autisme France, la secrétaire d'État aux personnes handicapées Ségolène Neuville s'est elle aussi dite "totalement mobilisée pour que cette maman puisse le plus rapidement possible retrouver ses trois enfants".