Les 69 pompiers de la colonne « feux de forêts » d’Auvergne sont rentrés ce vendredi 29 août dans la soirée, après avoir passé une semaine à prêter main-forte aux pompiers des départements est-méditerranéens. Une semaine marquée par un important feu de forêt à Martigues.
Ce vendredi 29 août, 69 pompiers de l’Allier, du Cantal, du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire mais aussi de l’Ain sont revenus d’une semaine dans le sud de la France, mais ils n’y étaient pas pour profiter du soleil. Ces pompiers font partie de la colonne feux de forêts et ont été envoyés en soutien des soldats du feu méditerranéens : « En Auvergne-Rhône-Alpes, qui correspond à ce qu’on appelle la zone de défense Sud-Est, nous sommes capables de projeter 3 colonnes de renfort en 2 heures. Ici, c’est la zone de défense Sud qui a sollicité des colonnes de renfort. Au total, 6 colonnes ont été engagées pendant 8 jours », explique le commandant Nicolas Raymond, qui a dirigé la colonne auvergnate. Le département de l’Allier, qui subit cet été une grosse pression opérationnelle en raison de nombreux feux, n’a pu mobiliser que 5 pompiers, contre 16 habituellement. Le département de l’Ain a donc dépêché 10 membres de son effectif pour que la colonne soit au complet. Avec eux, 4 pompiers du Cantal, 21 pompiers de Haute-Loire et 29 pompiers du Puy-de-Dôme se sont donc rejoints à Montélimar le 22 août avant de prendre la direction du Var.
Une colonne autonome
Ces pompiers sont divisés en 4 groupes : 3 groupes de lutte, appelés « GIF » (Groupes Incendies Feux de forêt), et un groupe de soutien logistique : « Lorsque l’on part sur ce genre d’opération, nous devons être autonomes. On dort souvent dans des gymnases pour avoir des douches et des sanitaires et on a un véhicule de restauration, qu’on pourrait qualifier de self ambulant, c’est pour cela qu’une équipe de logistique est nécessaire. Nous avions également avec nous deux infirmiers, qui s’occupent du soutien sanitaire. Par exemple, nous marchons beaucoup donc on a parfois quelques petites blessures aux pieds et ils soignent également nos yeux, avec la fumée. Ils sont aussi là en cas de blessures plus graves, mais c’est plus rare », précise le commandant Raymond. Au total, ce sont 23 véhicules qui ont pris la route du Var, dont 13 de plus de 16 tonnes. Un convoi impressionnant mais pas très rapide : « Comme nous n’étions pas sollicités sur un feu en particulier, nous avons conduit au rythme normal. Or ces engins sont tout-terrain, ils ne sont pas conçus pour faire de l’autoroute, on ne dépasse pas les 70 ou 90 km/h avec », affirme Nicolas Raymond.Retour de la colonne feux de forêt En soirée les sapeurs-pompiers de la colonne sont rentrés en terre auvergnate. A...
Publiée par Sdis 63 - Officiel sur Vendredi 28 août 2020
Incendie à Martigues : plus de 24 heures de lutte
Les premiers jours ont été consacrés à des vérifications techniques et des manœuvres d’entrainement. Les pompiers auvergnats ont ensuite été mobilisés sur un départ de feu, qui a parcouru une vingtaine d’hectares, mais c’est le lundi, aux alentours de 14 heures, que l’opération la plus importante du séjour a commencé. Réengagée dans les Bouches-du-Rhône, la colonne s’est trouvée face à un feu qui ne pouvait pas être immédiatement maîtrisé : « Le vent, un mistral, soufflait à 30 ou 40 km/h. Le feu était très virulent, avec une vitesse de propagation de 1 100 m/h, ce qui est extrêmement rapide. Le feu arrivait aux portes de Martigues, et des habitations étaient menacées », raconte le commandant Raymond. Pendant plus de 24 heures, les pompiers auvergnats ont lutté contre les flammes et protégé 25 maisons, dont 4 villas isolées. « Il y avait 7 Canadair qui larguaient en permanence, nous avons compté 60 largages en 2 heures. Ensuite, nous avons travaillé toute la nuit pour fixer le feu, c’est-à-dire stopper sa progression, puis le maîtriser pour éviter qu’il y ait une reprise. Nous avons été désengagés de Martigues à 19 heures le mardi », détaille Nicolas Raymond. Au total, le feu a parcouru 12 kilomètres et consumé 300 hectares. Pas moins de 1 000 pompiers étaient mobilisés.[Colonne feux de forêts] Photos prises lors des défenses de point sensibles à Martigues de la colonne SEAUV. Retour prévue demain de la colonne en fin de soirée.
Publiée par Sdis 63 - Officiel sur Jeudi 27 août 2020
« Ce sont des opérations sur lesquelles on s’entraîne, mais il faut tout de même du courage. Il faut savoir que parmi les 69 pompiers mobilisés, la majorité sont des pompiers volontaires. Ils font preuve d’une grande solidarité, c’est une expérience très enrichissante », rappelle Nicolas Raymond. Pour lui, le plus important sur le terrain est d’être le plus vigilant possible sur la sécurité : « Lors d’opérations comme celle-ci, il ne faut surtout pas s’isoler et être capable à tout moment de revenir dans nos engins. Ils sont notre protection. Environ 300 litres d’eau sont conservés pour la protection des cabines, ainsi que des bouteilles d’oxygène pour avoir de l’air respirable si le feu atteint l’engin. » De cette expérience, les pompiers retirent une satisfaction du travail accompli, et partent avec la reconnaissance des habitants des maisons protégées des flammes."Ils font preuve d’une grande solidarité"