Cet été 2018, la prolifération précoce du frelon asiatique inquiète, notamment les apiculteurs, qui craignent des attaques sur leurs ruches. La cause de cette avance n'est pas à chercher dans la canicule de ces derniers jours, mais plutôt dans la chaleur qui règne depuis la fin du printemps.
Sur son bureau, Frédéric Caray exhibe un nid de frelon asiatique. Cet insecte invasif est présent en Auvergne depuis une dizaine d'années. Mais cet été, il a de l'avance sur son calendrier annuel. "On a des signalements qui arrivent plus tôt cette année que l'année dernière, quand on commençait à suivre les mouvements de populations de frelons asiatiques en Auvergne, explique le chargé de mission de Frelon Auvergne. Ça nous permet de constater une précocité de 15 jours, trois semaines environ."
Dangereux pour l'homme seulement lors d'attaques massives, le frelon asiatique se nourri d'insectes et peut décimer les ruches auxquelles il s'attaque. Bien qu'étranger à notre écosystème, il est comme les abeilles, le marqueur d'une évolution du climat. "On voit des printemps de plus en plus précoces, des automnes de plus en plus chauds, avec des retours de froid en avril, en mai, alors que les colonies ont déjà démarré, ce qui perturbe beaucoup l'écosystème", détaille Mathieu Sirvins, président du syndicat des apiculteurs du Puy-de-Dôme.
Pour les professionnels de la destruction des nids de frelons, de guêpes ou d'abeilles, c'est une période de forte activité, mais ils s'efforcent d'intervenir en 24 heures. Sauf dans le Puy-de-Dôme, les pompiers auvergnats n'interviennent que sur la voie publique ou en cas d'extrême urgence.