Atmo Auvergne-Rhône-Alpes distribue des micro-capteurs aux habitants qui le souhaitent pour qu'ils puissent étudier la qualité de l'air dans leur environnement. Chez soi ou sur le chemin du travail : il s'agit surtout d'initier les participants à cette science.
Et si vous mesuriez la qualité de l'air dans votre environnement quotidien ? C'est l'initiative lancée par l'observatoire de surveillance de la qualité de l'air Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. L'association distribue "gratuitement" et "sans condition de ressources" des micro-capteurs mesurant la qualité de l'air aux habitants de la région qui le souhaitent.
L'idée est que "l'observation accrue des populations puisse être une arme supplémentaire dans le combat contre la pollution de nos territoires", écrit Atmo sur le site du projet baptisé Captothèque. Avant tout, ces capteurs sont distribués, pour une durée de 15 jours, afin de permettre à chacun de mieux connaître son environnement. Seule condition : être équipé d'un smartphone, pour l'instant uniquement sous Androïd.
Les polluants mesurés sont les PM10 (inférieurs à 10 microns), les PM5 (inférieurs à 2,5 microns), et les PM1 (inférieurs à 1 micron). Il faut savoir que plus les particules sont petites, plus elles sont dangereuses pour la santé, car elles pénètrent plus profondément dans l'organisme. Les mesures sont transférées en direct sur les serveurs d'Atmo, et donc visibles par l'ensemble des chercheurs.
Que se passe-t-il quand mon voisin allume une cigarette ? Quand quelqu'un souffle les bougies d'un gâteau d'anniversaire ? "Au moment où on souffle, une fumée se dégage, répond une Julie Cozic, cheffe de projet innovation chez Atmo. C'est une combustion qui génère des particules qu'on va pouvoir détecter immédiatement et de manière très forte avec le capteur."
Clermontois, Grenoblois et Lyonnais, soyez prêts ! Aujourd'hui nous lançons la #Captothèque, notre nouveau service de mesures citoyennes. Demandez un prêt de capteur et explorez l'Air. Ca se passe partir de 10h sur https://t.co/2waZRXJJId
— Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (@atmo_aura) September 21, 2020
Attention, places limitées ! pic.twitter.com/4gy9xIgIwR
Mieux comprendre pour modifier ses habitudes ?
Car mieux comprendre les mécanismes à l'oeuvre dans la qualité de l'air, c'est mieux lutter contre la pollution. "Ca permet de comprendre les différentes sources (de pollution de l'air, NDLR) : qu'est-ce qui émet des particules ? Qu'est-ce qui n'en émet pas ?", ajoute Julie Cozic. Et pour Stéphane Socquet, directeur production d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, cette initiative peut faire bouger les comportements de chacun : "C'est une réflexion qui peut amener à des changements d'habitudes. Par exemple, changer d'itinéraire, changer de mode de transport, voire changer de mode de déplacement."
Si ce n'est pas changer ses habitudes, cette expérience permet de mieux comprendre comment conserver un air sain chez soi. Quels polluants prolifèrent dans notre air intérieur, quand aérer... C'est tout l'intérêt de l'initiative. Pour l'instant, les mesures enregistrées par ces capteurs auront une visée pédagogique pour informer ceux qui les utilisent. "Mais l'ambition, c'est que ces valeurs de qualité de l'air puissent servir dans notre dispositif de surveillance", poursuit Stéphane Socquet.
A terme, Atmo veut développer des capteurs fixes sur l'agglomération grenobloise pour affiner ses mesures. Quinze appareils vont être installés chez des habitants, un véritable "observatoire citoyen" pour étudier de plus près l'évolution des masses d'air. A l'horizon 2022, le projet doit s'étendre sur neuf territoires de la région.
Comment participer ?
Le départ de l'expérience a été donné ce lundi 21 septembre. Pour y participer, il suffit de se rendre sur le site de la Captothèque et se créer un compte. Une fois quelques informations renseignées, vous pouvez demander qu'on vous prête un capteur et commencer à mesurer la qualité de l'air dans votre environnement proche.Il est également possible de consulter la carte collaborative agrégeant les données recueillies par les capteurs des autres participants à l'expérience. On en compte déjà plus de 900 au jour de son lancement.