Pour éradiquer l'élodée, cette algue qui envahi les berges du Cher, Montluçon avait procédé, au printemps dernier, à un arrachage mécanique. Sans grand résultat. Cet hiver, la ville tente une autre méthode, qui consiste à abaisser le lit de la rivière.
L'élodée prospère sur quelques centaines de mètres du lit du Cher, en plein cœur de Montluçon. Pour venir à bout de cette peste végétale, probablement échappée d'un aquarium, la ville a décidé de tenter une expérience, inédite jusque là... le procédé "chasse d'eau". Cela consiste, selon le maire adjoint de Montluçon en charge de l'environnement, à "complètement vider le Cher et ensuite de le laisser à ce niveau-là pendant deux, trois mois". Le fait d'exposer cette algue à l'air libre laisse "espérer au bout de deux mois qu'elle perde de son intensité, quelle perde de sa vigueur et qu'elle finisse par crever", précise Jean-Michel Aussourd.
Assécher les rives a une autre fonction. En abaissant le niveau de l'eau, on la contraint à se recentrer au milieu du lit de la rivière et donc à recréer un courant, susceptible d'emporter les sédiments où vivent les algues. "On fait des essais. Aujourd'hui l'idée aussi c'est de faire un état des lieux du fond", explique Sébastien Derouck, technicien du service Infrastructures de la Ville de Monluçon. Que l'opération soit réussie ou non, la remise en eau totale du lit du Cher sera faite en mars. Cet abaissement artificiel aura permis de re-découvrir les vestiges d'un pont de bois datant du moyen-âge et même d'une voie romaine pavée longeant la rivière.