Me Bernard Ripert, interné en psychiatrie la semaine dernière, a annoncé que plus d'une centaine d'avocats viendraient le défendre, ce jeudi 2 juin, lors de son procès devant la cour d'appel de Grenoble pour des poursuites disciplinaires.
"Tout ceux qui ont envie de plaider plaideront, ça va être grandiose", a déclaré Me Ripert, évoquant "entre 100 et 150 avocats" venus de toute la France et "même de l'étranger".
Suspendu provisoirement dans le cadre de cette procédure, Me Ripert, 65 ans, est poursuivi pour des manquements disciplinaires au cours d'un procès d'assises, pour un courrier jugé injurieux adressé à l'administration pénitentiaire et pour avoir voulu défendre des clients pendant une précédente suspension disciplinaire.
Relaxé par le conseil régional de discipline, il doit être jugé ce jeudi matin par la cour d'appel de Grenoble après un appel du parquet général.
"On me poursuit, on me pourchasse pour des mots. Je suis tout à fait confiant, parce que la vérité jaillira et la loi triomphera de l'arbitraire et du pouvoir absolu des juges qu'ils s'attribuent illégalement", a-t-il ajouté, se disant "victime de tortures psychologiques de la part des magistrats de la cour d'appel de Grenoble".
Le procureur général de Grenoble, Paul Michel, a indiqué que ces poursuites visaient à éviter que Me Ripert ne "trouble les audiences" auxquelles il plaide.
"On peut être extrêmement incisif comme avocat tout en restant courtois", a souligné le magistrat. "Mon objectif est de faire en sorte qu'une sanction disciplinaire puisse être prononcée pour préserver les conditions de travail des magistrats du siège et afin que les débats aient un minimum de sérénité", a-t-il ajouté.
Coutumier des coups d'éclat
Interpellé le 23 mai à son domicile savoyard, Me Ripert avait été placé en garde à vue pour "intimidation envers un magistrat", puis interné d'office à la suite d'une expertise psychiatrique. Il est ressorti le surlendemain après de nouvelles expertises. Son internement avait suscité de vives condamnations chez les avocats.Coutumier des coups d'éclat, l'avocat a été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de "roquet" et dit d'un président de cour d'assises qu'il avait "triché" et "menti".