Biodiversité : pourquoi il y a de moins en moins d’oiseaux communs en Auvergne-Rhône-Alpes

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) vient de publier les résultats d’une étude de suivi des populations d’oiseaux. Elle montre qu’en 19 ans, les populations d’oiseaux communs ont diminué de près de 5% en Auvergne-Rhône-Alpes. Des espèces s'en sortent mieux que d'autres.

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Mercredi 27 janvier, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a rendu publique une étude de suivi des populations d’oiseaux. Ce suivi est appelé le STOC, le Suivi temporel des oiseaux communs. Magali Germain, chargée de communication à LPO Auvergne, explique : « Ce programme de sciences participatives s’effectue tous les ans. En Auvergne-Rhône-Alpes, c’est la LPO qui le coordonne depuis 2001. A l’échelle nationale ce comptage est organisé par le Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il s’effectue tous les printemps, aux mêmes endroits. Le but est de compter l’ensemble des oiseaux vus et entendus par un observateur. Ca fonctionne par zone. Depuis 2001, dans notre région, ça représente 300 observateurs, plus de 600 000 oiseaux comptés. Ca nous permet d’évaluer les tendances de population d’oiseaux ».

Des disparités selon les espèces

Le constat de la LPO est inquiétant: « On constate une baisse de 5% en Auvergne-Rhône-Alpes de ces populations d’oiseaux communs. C’est surtout le cas pour les espèces en milieu agricole et les espèces en milieu bâti. Les résultats montrent une diminution de 15 % depuis 2002 des espèces des milieux agricoles et des villes et villages. En revanche, les espèces généralistes (+3%) et forestières (+ 1,4%) se portent un peu mieux » souligne Magali Germain. Pas moins de 75 espèces communes de la région ont été analysées, et regroupées en quatre catégories : les espèces forestières, les espèces des milieux agricoles, les espèces des villes et villages et les espèces généralistes qui occupent l’ensemble des habitats cités précédemment.

Des espèces en danger

La LPO peut citer des exemples de tendances pour quelques espèces :

  • le Coucou gris a vu sa population baisser de 25 % depuis 2002
  • l’Alouette des champs compte 16 % de ses effectifs en moins depuis 2002
  • le Pinson des arbres a vu sa population diminuer de 9 % depuis 2002
  • la Mésange charbonnière a vu ses effectifs baisser de 12 % depuis 2002
  • le Merle noir compte 7 % d'oiseaux en plus depuis 2002
  • le Rougegorge familier a vu sa population augmenter de 13 % depuis 2002

Un déclin inquiétant

Différentes causes induisent une forte diminution de la ressource alimentaire et des zones d’habitats nécessaires au cycle de vie des oiseaux. Pour la LPO, ce constat est amer. La chargée de communication précise : « Ce déclin est assez inquiétant. Il existe de nombreuses causes liées aux activités actuelles de notre société, notamment la création de paysages homogènes et artificialisés qui empêchent la nature de se développer, l’utilisation de produits phytosanitaires dans les jardins ou l’agriculture. La disparition des milieux naturels qui laissent la place à une forte urbanisation constitue aussi une explication ».

Des solutions possibles

Afin d’endiguer ce déclin, des actions sont possibles. Magali Germain rappelle : « A l’échelle individuelle, il est possible quand on a un jardin de ne pas utiliser des produits phytosanitaires. Si on a du terrain, on peut créer une zone refuge. Mais tout se joue au niveau des politiques publiques. L’urbanisation, l’artificialisation du paysage relèvent de l’aménagement du territoire. La LPO publie ce genre d’études afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics ».

L'importance des zones protégées

En 2020, une étude de la LPO soutenue par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a été réalisée sur l’évolution des populations d’oiseaux dans des espaces protégés, tels que les sites Natura 2000, où la biodiversité est prise en compte dans les activités humaines. « Ce travail montre des tendances encourageantes pour plusieurs espèces, qui se portent mieux dans ces espaces protégés plutôt qu’à l’extérieur » rappelle Magali Germain. Ces résultats sont préliminaires et des études complémentaires sont prévues, mais ces premiers constats montrent tout de même l’importance de ces espaces pour favoriser la biodiversité.

Par ailleurs les 30 et 31 janvier prochains, les citoyens sont invités à participer au comptage des oiseaux de jardin, pendant 1h. Toutes les modalités sont à retrouver ici.

 

 

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