Des centaines de spectateurs ont assisté au Festival international de Cor des Alpes ce week-end, en Suisse, qui a rassemblé les meilleurs joueurs du pays. Ce long instrument en bois était autrefois utilisé pour communiquer dans les montagnes.
Les lèvres vissées à l'embouchure de leur instrument en bois long de plusieurs mètres, ils étaient une centaine à s'affronter dimanche 23 juillet. Les joueurs ont formé un vaste demi-cercle à Tracouet, sur les hauteurs de la station de ski de Haute Nendaz (Suisse), pour le 22e Festival international de Cor des Alpes, célébré dans son paysage d'origine.
Des centaines de spectateurs avaient fait le déplacement en téléphérique ou à pied pour assister, à 2 200 mètres d'altitude, au rassemblement des meilleurs joueurs du pays, dont de nombreux étaient vêtus de costumes traditionnels.
Le cor des Alpes est un instrument droit en bois d'environ 3,40 mètres de long, dont l'extrémité à la forme d'une coupe évasée. Mentionné pour la première fois au XVIe siècle, il servait pour communiquer dans les montagnes, le son clair se répercutant dans les vallées.
"La musique nous enveloppe"
"Le son, il est rond, il est doux, il est velouté quand il y a beaucoup de cors. La musique nous enveloppe", s'enthousiasme Françoise Dillon, 66 ans, venue de Bulle, près du village de Gruyères dans l'ouest de la Suisse. "Il y a de plus en plus de jeunes et puis de femmes et filles qui jouent du folklore. Avant, c'était très masculin il y a 50 ans", poursuit l'amatrice.
Lors de la compétition, les joueurs, identifiés par un numéro, sont jugés par un jury composé de quatre personnes, isolées à l'intérieur d'une tente afin de ne pas savoir qui joue.
Outre les concurrents suisses, neuf Français, deux Allemands, six Américains et un Canadien ont participé à l'événement. Le plus jeune participant avait 11 ans. Un tiers étaient des femmes.
Sur la centaine de cornistes en compétition samedi, seuls dix disputaient dimanche la finale, remportée à nouveau par Adolf Zobrist, 58 ans, de Brienz, en Suisse centrale. Il a remporté le titre en 2016, 2019 et 2021.
"C'est mon hobby et ma passion. J'en joue depuis l'âge de 12 ans. C'est mon père qui me l'appris", a-t-il dit à l'AFP, ajoutant : "C'est un instrument spécial, naturel (...) c'est le son des montagnes".