Et si la ville d’Aurillac accueillait un casino ? La cité cantalienne remplit les dispositions d’une proposition de loi adoptée mardi 5 décembre à l’Assemblée nationale. Même s'il se veut prudent, le maire se félicite d’une telle nouvelle, surtout en raison des éventuelles retombées financières.
En France, on dénombre actuellement 196 communes qui accueillent un casino. Aurillac pourrait bientôt grossir la liste de ces villes. En effet, mardi 5 décembre, l’implantation de casinos dans de nouvelles communes a été votée lors de l’adoption définitive d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale. Ce texte vise « à réduire les inégalités territoriales pour les ouvertures de casinos ». Elle stipule que des casinos pourront être ouverts dans "des communes sur le territoire desquelles sont implantés, au 1er janvier 2023, le siège d'une société de courses hippiques ainsi que le site historique du Cadre noir ou un haras national où ont été organisés au moins dix événements équestres au rayonnement national ou international par an entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2023". Aurillac semble cocher ces cases. Pierre Mathonier, maire (PS) d’Aurillac, indique : « Aurillac remplit complètement les dispositions qui sont prévues dans la loi de finances : on a un pôle cheval, on a des manifestations hippiques l’été, on a des compétitions équestres, on a un haras national ».
Plus de recettes fiscales
L’édile se réjouit de la possibilité d’une implantation d’un casino sur sa commune, surtout en raison de la manne fiscale que cela représente : des redevances seront versées à la ville proportionnellement aux recettes. Pierre Mathonier souligne : « C’est une bonne nouvelle parce que cela fait des ressources financières parallèles. Aujourd’hui toutes les ressources sont bonnes à prendre. Cela nous donne les moyens de poursuivre notre politique. Je pense que cela peut représenter quelques centaines de milliers d’euros, donc c’est bon à prendre. Je ne sais pas si un casino manquait. Mais on a une possibilité et on serait idiot de s’en priver. Les ressources financières des collectivités et en particulier des communes se réduisent comme peau de chagrin ».
Un maire attentif au lieu d'implantation
L’élu n’a pas pour le moment le calendrier du projet, mais il explique comment la procédure va se dérouler : « Elle va consister à lancer un appel à manifestation d’intérêt. Je pense que plusieurs personnes vont répondre. Il y a des paramètres sur lesquels je serai insistant, comme la localisation, la qualité esthétique du casino car ce sera dans une ville qui se rénove profondément. On ne pourra pas faire n’importe quoi non plus. Je souhaite que les candidats qui répondront intègrent le paramètre architectural. Je pense à une implantation au centre-ville ». Pierre Mathonier espère aussi d’importantes retombées économiques liées à la création d’un casino : « Je suis convaincu que cela constituera un des éléments supplémentaires en termes d’attractivité pour la commune d’Aurillac. Il est difficile d’évaluer les retombées économiques. Les casinos de Chaudes-Aigues, Vic-sur-Cère, La Bourboule sont très fréquentés. Les gens viennent de très loin mais je suis incapable de chiffrer quel impact cela peut avoir sur l’attractivité touristique du territoire ».
La prudence de rigueur
L’élu se montre malgré tout vigilant : « Il va peut-être y avoir des règles complémentaires. Je pense qu’Aurillac rentre dans les critères mais il faut attendre la note technique car il y a aura peut-être des choses très particulières à respecter. Il faut rester prudent ». D’autres communes pourraient voir s’implanter un casino, comme Saumur et Arnac-Pompadour, Saint-Lô, Lamballe, du Pin, Hennebont, Lion d'Angers, la Roche-sur-Yon, Pompadour, Villeneuve-sur-Lot, Pau-Gelos, Uzès, Rosières-aux-Salines et Cluny.