Il y a quelques jours, un agriculteur du Cantal a posté une vidéo sur les réseaux sociaux. Un SOS qui a mis en lumière le fléau des rats taupiers qui ravagent les prairies du département.
Sur les réseaux sociaux, la vidéo a été vue près de 200 000 fois, en quelques jours. Dans cette vidéo d'environ 2 minutes, Cédric, un agriculteur de la commune de Sourniac, dans le Cantal, dénonce la prolifération des rats taupiers sur ses terres.
Cédric revient sur l'engouement qu'a suscité cette publication : « J’ai été surpris mais en même temps c’est ce que je demandais. Je voulais que ça fasse du bruit pour relayer le désarroi du Cantal ».
« C'est soit le rat, soit les éleveurs »
Sur près d’un quart de ses terres, Cédric s'est découvert un ennemi redoutable : le rat taupier. Face à sa parcelle endommagée, Cédric ne peut cacher sa lassitude : « Ça me dégoûte. C’était une parcelle qui a été semée il y a un an. Cette année, on misait beaucoup là-dessus pour faire des stocks. Et puis là, on voit qu'elle est ravagée à 90%. C’est écœurant franchement ».
Sur cette parcelle, percée de galeries, il pourrait y avoir plus de 500 campagnols à l'hectare qui se nourrissent de racines. Pour autant, Cédric garde espoir : « On sait que la recherche avance. Ce qui est important c'est qu'il faut que ça aille très vite. Comme le disent mes collègues en montagne : 'C'est soit le rat, soit les éleveurs. Les deux ensemble, ce n'est plus possible' ».
Près de la moitié des terres agricoles du Cantal serait touchée. En France, une seule molécule est autorisée pour empoisonner les rats taupiers : le phosphure de zinc, utilisé dans la fabrication du Ratron. Géraud est aussi touché sur ses terres. Il est l'un des administrateurs de la fédération de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON). Il explique : « On s'aperçoit qu'on n'arrive pas à maitriser la pullulation. Le seuil de rats taupiers est tellement important. C'est difficile même avec du Ratron d'avoir des résultats efficaces ». Il ajoute : « On a quand même de l'espoir en la recherche pour trouver une solution efficace à ce fléau qui revient de façon perpétuelle ».
Le ministre de l'Agriculture n'a pas encore répondu à l'appel de Cédric. Cependant, l'agriculteur cantalien est invité à une table ronde, au Sénat, qui aura lieu à la mi-mars.