Depuis 2015, un projet européen expérimental vise à réduire l'empreinte carbone des élevages : c’est le Life Carbon Farming. Objectif : 15% d’émissions en moins en 2027. Dans le Cantal, 30 fermes ont décidé de franchir le pas pour réduire leur impact sur l'environnement, en partenariat avec la Chambre d'agriculture.
A l'œil nu, difficile de voir une différence. Pourtant sur cette exploitation agricole d’Ytrac, dans le Cantal, le bilan carbone est scruté à la loupe. Elle s’intègre dans un projet européen qui vise à réduire l’empreinte carbone des élevages : le Life Carbon Farming. « On voit que pour produire un kilo de viande vive, on émet l’équivalent de 11,3 kg de CO2 » : précise Sarah Lamsaïf, conseillère spécialisée bas carbone à la Chambre d'agriculture du Cantal. Frédéric Capsenroux, agriculteur, explique : « On a un produit qui est vertueux et qui est sain. Pour le consommateur c’est très important. Si, en plus, cela se ressent au niveau du bilan carbone, c’est bénéfique des deux côtés ».
Des économies réalisées
Une ferme bas carbone : Frédéric a franchi le pas de l'expérimentation, il y a quelques semaines, avec l'aide de Sarah Lamsaïf, la référente sur le département. Alimentation exclusive à l'herbe, vêlage plus précoce, plantation de haies, en 5 ans, Frédéric pourrait produire 244 tonnes de CO2 en moins, soit l'équivalent de la production annuelle moyenne de 30 Français. Le tout, en faisant même des économies. Frédéric Capsenroux poursuit : « Quand on voit l’inflation sur le prix des engrais, quand vous en passez 5 tonnes de moins, quand l’aliment a doublé en 2 ou 3 ans et que vous en passez 20 tonnes de moins, ce sont des éléments qui sont très parlants, en ayant en parallèle un résultat identique ».
30 fermes dans le Cantal
En Europe, 700 fermes participent à l'expérimentation Life Carbon Farming. Elles sont 30, dans le Cantal. Sarah Lamsaïf souligne : « Globalement, à l’échelle de tout le projet, on veut éviter les émissions de 630 000 tonnes de CO2, sur les 5 ans, à l’échelle de 6 pays européens ». Ce carbone "économisé" pourra être vendu par les éleveurs au prix de 32 euros la tonne aux entreprises soucieuses de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre.