Pénaliser les gros consommateurs d'eau : c'est l'une des pistes évoquées par Emmanuel Macron lors de la présentation de son "plan eau". L'idée de la tarification progressive n'est pas nouvelle au sein des collectivités locales. Certaines s'y préparent déjà depuis un moment. Exemple à Aurillac.
Chaque goutte d'eau compte. Face à l'épisode de sécheresse hivernale, le président de la République a annoncé le 30 mars la mise en place d'une future tarification progressive de l'eau. L'idée : responsabiliser les plus gros consommateurs, en augmentant les prix au-delà d'un certain plafond de mètres cubes utilisés.
À Aurillac, les habitants y semblent plutôt favorables : "Je pense qu'en soi, ça peut être une bonne idée. En fonction de combien l'on consomme, on paie quelque chose de raisonnable", affirme l'un d'eux. "Il faut payer ce qui va avec la surconsommation. Ça peut pousser peut-être les gens à recycler l'eau, ou à récupérer l'eau… Dans les pays où il fait chaud, on fait ça depuis des années. C'est normal, et on va y venir par la force des choses", renchérit un autre.
Une idée déjà présente
Avec ces annonces pour le moment laconiques, le gouvernement prend un sentier déjà battu par certaines collectivités. Dans le bassin aurillacois, l'idée d'une tarification progressive était dans les tuyaux, selon Pierre Mathonier, président de la communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac : "C'est un outil qu'on a déjà commencé à travailler avec une volonté politique de coller au plus près de la réalité sociale des particuliers-consommateurs."
Décliner "localement" cette mesure
Même si l'idée avait déjà fait son chemin à l'échelle locale, cette nouvelle directive doit encore affronter les spécificités de chaque territoire, indique Christian Montin, président de l'association des maires du Cantal : "La gestion de l'eau ne se fait pas de la même manière dans une grosse agglomération comme Paris, Lyon ou Marseille, que dans les Deux-Sèvres, dans la Beauce, dans le Cantal et en Provence... On a tous des cas particuliers, on a tous des ressources particulières, on a tous des éléments qui font que les grandes orientations nationales doivent êtres déclinées localement."
Dans le Cantal, le monde agricole reste le premier consommateur d'eau. De son côté, le ministre Marc Fesneau assure que les agriculteurs seront dispensés de cet effort collectif.
Propos recueillis par Mathis Merlen