Cantal : retour des 90km/h sur les routes départementales en janvier 2020

Le président du Conseil Départemental du Cantal Bruno Faure persiste et signe : dans le courant du mois de janvier 2020, la VMA (Vitesse Maximale Autorisée) des routes départementales repassera à 90 km/h sur les 4000 kilomètres que compte le réseau, et ce malgré les recommandations du CNSR.

Les usagers pourront bientôt circuler à nouveau à 90km/h sur les routes départementales du Cantal, promet Bruno Faure, président du Conseil Départemental du Cantal. Hostile aux 80 km/h, il compte bien faire usage de la Loi Mobilité, qui permet aux présidents de département de faire remonter la VMA (Vitesse Maximale Autorisée). Il s'était dressé contre l'abaissement de la vitesse en 2018, arguant que cette mesure était discriminatoire pour des territoires hyper ruraux comme le Cantal : " C'est très injuste pour nous, Aurillac est déjà la capitale départementale la plus enclavée, les routes sont le seul moyen de transport. Cette mesure rajoute 15 à 20 minutes pour rejoindre l'autoroute pour certaines entreprises du Cantal. Il y a un réel impact économique, on est dans une société où tout doit aller vite, sauf dans le Cantal apparemment." L'allongement du temps de trajet dans le département est notable : depuis le passage à 80km/h, le trajet entre Saint-Flour et Aurillac prend 10 minutes de plus, selon le directeur des services du Conseil Départemental Jean-Claude Etienne.

Les recommandations du CNSR ne passent pas

Pour le département, cette autorisation est une première victoire, nuancée par les recommandations du Conseil National de Sécurité Routière. Dans un rapport, l'instance préconise par exemple de ne passer la VMA à 90km/h que sur les voies ne présentant aucune intersection sur au moins 10km et où les véhicules agricoles ne circulent pas, une méconnaissance de la ruralité selon Jean-Claude Etienne : " Nous, on a des intersections presque tous les kilomètres et les engins agricoles circulent partout, c'est le principe d'un territoire rural. Ce sont des parisiens qui se permettent de mettre des critères et qui n'ont pas conscience des réalités de nos territoires. "

"On n'a qu'à tous marcher"

Après la publication de ces recommandations, beaucoup d'élus craignent que leur responsabilité ne soit engagée devant la loi en cas d'accident. Bruno Faure y voit une volonté de mettre des freins à ceux qui voudraient revenir aux 90km/h : " Le fait de mettre ces critères et de mettre en cause la responsabilité des élus départementaux est démagogique et insultant. Nous prenons déjà nos responsabilités. D'ailleurs en cas d'accident, personne ne se retourne contre l'État en disant que la vitesse aurait dû être abaissée à 70km/h. Si on va par-là, on n'a qu'à descendre à 60 ou on n'a qu'à tous marcher."

Pas d'amélioration de la sécurité

Si la détérioration des conditions de circulation est l'un des arguments du département en faveur de l'augmentation de la  VMA, les élus pointent également du doigt une inefficacité de la mesure concernant l'accidentalité sur les routes cantaliennes : "Nous étions à 10 accidents mortels par an sur les routes et cela n'a pas évolué depuis le 1er juillet. La vitesse n'est pas la cause de ces accidents, la plupart du temps ce sont l'alcool et les stupéfiants qui sont à l'origine des morts sur nos routes", explique Jean-Claude Etienne.

Une décision quasi unanime

Pour autant, Bruno Faure affirme accorder une importance toute particulière à la sécurité routière : "Le département investit entre 14 et 15 millions par an sur les routes, pour la sécurité. Les associations d'usagers, les 250 maires et la totalité du Conseil Départemental ont été sollicités avant de prendre la décision de repasser à 90 km/h. Seuls 2 maires y étaient défavorables." La commission départementale sera réunie par la préfète pour donner un avis consultatif, en attendant, près de 150 panneaux de signalisation sont prêts à être réinstallés sur la totalité des 4000 kilomètres du réseau départemental, exception faite des tronçons où la vitesse était déjà abaissée pour des raisons de sécurité. Le décret devrait prendre effet dans le courant du mois de janvier.
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