La « Madonna de l’accordéon » du Cantal Sylvie Pullès a reçu les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres mardi 23 novembre, une consécration pour la musicienne passionnée. Jamais loin de ses racines, cette distinction lui a été remise par Didier Barbelivien dans une brasserie auvergnate.
Pour la célèbre accordéoniste du Cantal Sylvie Pullès, c’est une nouvelle consécration : elle a reçu les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres le 23 novembre, une distinction qui lui a été remise par Didier Barbelivien, dans une brasserie parisienne en présence de proches mais aussi d’élus auvergnats. Au lendemain de sa décoration, la pression retombe pour la musicienne : « C’est énormément d’organisation cette cérémonie. Il y avait beaucoup d’amis autour de moi mais aussi des élus de notre région, de mon département. C’est une pression qui retombe mais aussi beaucoup de joie. Je suis contente, je suis fière, je suis émue encore de cet honneur qui m’a été fait, de cette belle distinction qui m’a été attribuée par le ministère de la Culture ».
"C’est quelque chose qui est assez rare dans le milieu des accordéonistes"
Sylvie Pullès a été récompensée à de nombreuse reprises au cours de sa carrière, mais ce titre a pour elle une saveur particulière : « C’est une distinction qui vient de l’Etat, de la République. C’est une distinction qui n’est pas remise normalement à des accordéonistes. Elle m’a été remise par rapport à l’ensemble d’une carrière et par rapport au fait que je suis ambassadrice de l’Auvergne. J’aime perpétuer les traditions de ma région, notre musique traditionnelle, notre folklore, la langue aussi. Je fais pas mal de choses. C’est quelque chose qui est assez rare dans le milieu des accordéonistes. » La célébration s’est faite dans la brasserie La Coupole à Paris : « C’est des compatriotes auvergnats, bien sûr. J’avais plein de gens autour de moi qui m’accompagnent depuis toujours. » Elle a été décorée sous les applaudissements, comme on le voit dans cette vidéo qu'elle a partagée sur les réseaux sociaux.
« C’est la reconnaissance de mes pairs, c’est la reconnaissance de la République »
L’Auvergne était dans son cœur mais également dans la salle, où étaient rassemblés une centaine d’invités : « C’était une grande fête avec plein d’amis, beaucoup de gens étaient venus du Cantal, et il ne faut pas oublier aussi nos voisins de la Lozère et de l’Aveyron, pour me soutenir et être à mes côtés. Ça s’est fait dans la bonne humeur, la convivialité et avec beaucoup d’émotion, beaucoup d’amour et de reconnaissance », raconte Sylvie Pullès. Elle ajoute : « C’est la reconnaissance de mes pairs, c’est la reconnaissance de la République ». Elle veut maintenant se consacrer au partage des traditions auvergnates pour les faire perdurer auprès de la jeune génération : « Ce qui est important, c’est que ça continue, notre folklore, la langue occitane qui doivent être perpétués et développés dans les écoles primaires. Mon but, maintenant, c’est ça. »
Partager les traditions avec les plus jeunes
L’accordéoniste se prépare pour une série de bals mais surtout de concerts pour un public plus jeune, avec des contes musicaux, ainsi que des concerts en église. Elle espère également pouvoir se rendre dans les écoles primaires afin d'échanger avec les enfants autour de son instrument : « Il y a quand même 8 000 pièces dans un accordéon. C’est intéressant de voir tout ce qu’on peut faire. On peut faire danser papy et mamie mais on peut aussi faire du rock, du jazz, de la musique classique, du folklore, de la musique du monde… C’est aussi pour apprendre à danser notre folklore, la bourrée… C’est important de communiquer ça aux enfants. » A peine remise de ses émotions, Sylvie Pullès est déjà en chemin pour l’Auvergne : « Je peux difficilement rester longtemps sur Paris, il faut vite que je voie mes montagnes et mes volcans ! Je prends la route dès maintenant ». Elle a sorti le 16 novembre dernier un album de chansons françaises traduites en Occitan intitulé « Nostra Lenga », composé de quelques classiques et de chansons inédites.