Pourquoi des projets photovoltaïques font polémique dans le Cantal

Imaginez des moutons paître sous des panneaux solaires. C’est le principe de l’agrivoltaïsme : associer sur un même site une production agricole, et de manière secondaire une production d'électricité par des panneaux solaires photovoltaïques. Dans le Cantal, plusieurs dizaines de projets d'agrivoltaïsme sont à l'étude, ce qui provoque les craintes du monde agricole.

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Pourrait-on bientôt voir des champs entiers de panneaux solaires faire leur apparition dans le Cantal ? C'est en tout cas le projet d'une société d'énergie. Dans le sud du département, elle pourrait racheter une ferme de 115 hectares pour y implanter 30 hectares de panneaux photovoltaïques. Un scandale pour la Confédération paysanne. « Imaginer des panneaux là, puis soi-disant quelques moutons qui paîtraient dessous ? Pour moi ce n’est pas concevable », déclare Michel Lacoste, représentant de la Confédération paysanne au comité 15 Safer.

« On est contre, parce que la vocation du métier de paysan c’est de produire de la nourriture, donc en artificialisant on va contre ça. Et puis on nous fait miroiter de nouveaux revenus, alors que c'est surtout une rente pour l'énergéticien, renchérit Stéphan Elzière, porte-parole de la Confédération paysanne 15. Quand il y a 2 ou 3 000 euros de revenus pour le propriétaire, il y a entre 50 et 200 000 euros de marge pour l’énergéticien, donc ça ne va pas du tout ».

« On ne voudrait pas que des multinationales viennent faire leur marché dans le Cantal »

Dans le département, plusieurs dizaines de projets seraient à l'étude avec en jeu des investissements privés colossaux. Patrick Escure est président de la chambre d'agriculture du département, et pour lui, pas question de baisser les bras face à ces projets : « Jusqu'à maintenant, on a bloqué tous les projets pour protéger le sol agricole. On ne voudrait pas que des multinationales viennent faire leur marché dans le Cantal, et partent avec la richesse du département et la plus-value que peut amener l'agrivoltaïsme », explique-t-il.

L'aboutissement des projets pourrait cependant être limité : en effet, chaque projet nécessite un poste électrique du réseau de distribution d'électricité, et le Cantal n'en disposerait que d'une dizaine.

 

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