Après une suppression d'un millier de postes en 2009, la direction de CAT France a annoncé il y a un mois un plan de départs volontaires qui concernerait 200 emplois sur les sites d'Echirolles et de Grenoble. Seule solution, selon elle, pour rester compétitif.
Sur le site d'Echirolles, Caterpillar fabrique l'un des produits phares du groupe. Un produit qui serait 10 à 15% plus cher que chez les autres concurrents internes de l'entreprise sur le marché américain. C'est l'un des constats d'un audit interne commandé par les dirigeants du groupe à un consultant privé américain. "Le problème, c'est que le document papier n'a jamais été communiqué aux représentants du personnel", rapporte Philippe Gotti, délégué syndical CFDT chez Caterpillar. "On nous a expliqué tout ça lors d'une réunion du Comité d'Entreprise il y a trois semaines".
"La conclusion c'est qu'il faut supprimer 200 emplois". Le délégué syndical doute que 200 personnes acceptent de partir. La direction leur propose un accord de méthode, avec "des mesures d'accompagnement ". Un calendrier est fixé. Les représentants du personnel et de la direction doivent se rencontrer une fois par semaine, pour négocier cet accord. L'accord doit être signé par la majorité.
Ces suppressions d'emplois concernent 150 postes sur des fonctions support et et 44 cadres. Les départs volontaires peuvent être des mesures de conditions d'âge, des aides à la formation (création d'entreprise ou reconversion) ...
A Grenoble, Caterpillar emploie 1950 personnes. "On s'inquiète pour l'avenir, d'autant qu'on a pas tous les éléments" conclue Philippe Gotti, "on a demandé ce qui se passerait si on ne trouvait pas ces 200 personnes. Nous n'avons pas encore eu de réponse". Il témoigne enfin de "fortes tensions avec la direction".
La direction défend son plan de restructuration
D'après Roger Poinard, responsable des relations sociales, chargé de négocier l'accord de méthode, "le climat est plutôt à la discussion, serein". Si la direction a choisi la solution de l'accord de méthode plutôt que la "procédure habituelle", c'est justement pour favoriser la communication. Un espace "info-conseils" est par exemple prévu pour que les salariés qui le souhaitent puissent préparer leurs démarches, avant que s'ouvre "la période de volontariat".
200 départs volontaires, ça paraît beaucoup, surtout en période de crise. "Nous ne sommes pas inquiets", répond Roger Poinard, "c'est un maximum. Nous sommes très confiants dans notre plan. L'inquiétude des salariés est légitime, mais nous avons toujours oeuvré pour les rassurer".
D'autres pistes de travail ont été avancées pour résoudre le problème de compétitivité. L'amélioration du design du produit, la réduction des coûts de fabrication, le changement des sources d'approvisionnement (des pièces), et un travail sur la chaîne logistique. A elles-seules, ces quatre mesures résoudraient à 90% le problème identifié.
Restait celui des effectifs. "On s'est aperçu que la structure de Grenoble était trop importante, en comparaison avec des sites que nous avons au Brésil ou au Japon".
Le premier tour de table est prévu le 16 avril 2013.