Chamonix : connaissez-vous l'histoire du premier téléphérique de France ?

Denis Cardoso est conducteur de Tramway à Grenoble. Il aime son métier, le contact avec les gens. Mais sa vraie passion, c’est le transport par câble. Il est incollable sur l’histoire des téléphériques de sa vallée natale, Chamonix.

Né à Chamonix puis déraciné dans la capitale Dauphinoise, Denis Cardoso n’a jamais oublié sa vallée natale. A chaque retour, il n’hésite pas à visiter pour la énième fois l’un des lieux les plus fantomatiques et chargés d’histoire de Chamonix : la gare abandonnée de la Para. Perdu en pleine forêt, ce bâtiment a été le témoin d’une folle aventure technique et humaine au début du XXème siècle.
  

A cette époque, Chamonix était en plein développement.

La ville, déjà connue dans le monde entier, accueille les touristes étrangers, attirés par le Mont Blanc et ses glaciers. Si le train à crémaillère permettait déjà de monter les visiteurs jusqu’à la Mer de glace, il manquait quelque chose pour accéder rapidement plus haut encore, à 3842 mètres d’altitude, au sommet de l’aiguille du Midi.  Il fallait donc tout inventer. Le concept de téléphérique en était à ses balbutiements. Mais cela n’a pas arrêté les projets les plus ambitieux. Dès 1924, le premier téléphérique construit en France accueille les touristes à 1700 mètres d’altitude, à la gare intermédiaire de la Para, pour un premier tronçon qui permettra, on l’espère, de rejoindre un jour l’Aiguille du midi.
 

Un « funiculaire aérien »

Ce que l’on appelait alors le « funiculaire aérien » permettait aux riches visiteurs d’accéder au plus proche du glacier des Bossons, avant de parvenir quelques années plus tard au pied de la fameuse Aiguille du Midi. Les cabines, de taille modeste relativement à celles d’aujourd’hui, comportaient néanmoins deux classes. La première classe en cabine fermée, et la seconde ouverte sur l’extérieur. Le billet représentait l’équivalent d’un mois de salaire d’un ouvrier !
 

Un défi technique insurmontable

Malheureusement, ce téléphérique n’atteindra jamais son objectif final : le sommet de l’Aiguille du Midi… Stoppé par les difficultés techniques et géologiques, les exploitants décident d’abandonner ce tracé pour un autre, plus efficace, au départ du centre-ville de Chamonix, dont la construction commence en 1951. Le nouveau téléphérique de l’Aiguille du Midi est alors mis en service dès 1955, il s’agit du tracé que nous connaissons actuellement.
 

Des vestiges encore visibles

De cette formidable aventure, il nous reste les anciennes gares. Celle de la Para, que l’on peut atteindre après une petite heure de marche, est la plus étrange. Figée dans le temps, elle permet de comprendre l’extraordinaire volonté de ceux qui se sont battus pour emmener ce téléphérique, presqu’à tâtons, au pied de l’Aiguille. Les murs et le toit sont encore debout, et l’on peut observer une des cabines sur le quai de départ du deuxième tronçon. Ca sent le cambouis et le métal, ça sent la belle époque, et il n’y a qu’à fermer les yeux pour imaginer les élégantes du début du XXème siècle découvrir pour la première fois les séracs étincelants des Bossons, à cette époque très visibles juste à côté de la gare.

Cette histoire, c’est Denis CARDOSO, mon conducteur de tramway, qui me l’a racontée. Et j’ai voulu grimper là-haut avec lui, à la gare de la Para. Tout y était, comme dans ses souvenirs. L’ambiance fantomatique, la vieille cabine, et l’ombre de ceux qui se sont battus pour un projet qui n’a jamais vraiment abouti, mais qui, par l’expérience acquise, a ouvert la voie aux nouveaux téléphériques.
 A l’époque de sa construction, en 1924, le « funiculaire aérien » de l’Aiguille du midi, aura été le tout premier téléphérique de France. Puis, son successeur, construit un peu plus loin, fût le plus haut du monde, lors de son achèvement en 1955.

A Chamonix, on a toujours aimé les défis.


 
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