C'est la Mutualité française Rhône-Alpes et la Ville de Grenoble qui se sont associées pour organiser cette conférence-débat autour de l'usage des écrans. Elle aura lieu le mardi 5 mai, entre 18 et 20 heures à l'Auditorium du Musée de Grenoble.
Les écrans font partie intégrante de la vie quotidienne. Les plus jeunes sont "nés" avec. Les adultes, parents comme professionnels, constatent souvent avec appréhension l'émergence de ces nouveaux objets technologiques et des nouvelles pratiques qui leur sont associées. Ils s'inquiètent de voir les adolescents s'accrocher aux objets numériques, les plongeant dans des mondes fictifs, et décrocher des formes les plus réelles de la vie sociale.
Guillaume Gillet, psychologue clinicien, membre de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines et chercheur à l’Université Lumière de Lyon II interviendra lors de cette conférence-débat. Il abordera les changements introduits par la technologie numérique, ces nouveaux objets ayant pour point commun le recours à un écran. Dotés de nouvelles propriétés qui anticipent nos besoins, ils prolongent nos capacités humaines. Multitâches, les écrans modifient notre rapport au savoir, facilitent la recherche et les interactions. Ils sont présentés comme des gains de temps dans notre vie quotidienne.
Cependant, ils peuvent creuser un fossé entre adultes et jeunes. Les parents ont souvent l'impression d'être dépassé. Le dialogue et les intérêts partagés peuvent sembler de plus en plus rares car la culture des jeunes générations prend de cours les capacités de compréhension des adultes. L'instantanéité et la simultanéité provoquées par ces objets s’opposent aux modèles des adultes qui ont grandi dans une époque où l’attente, le différé et la limite spatio-temporelle étaient beaucoup plus présents. Les parents se sentent souvent impuissants alors que d’ordinaire la relation à l’enfant était du côté de la maîtrise de l’adulte face à l’ignorance de la jeune génération.
Pour certains jeunes, le recours à ces objets est en fait une solution à une souffrance individuelle mais aussi groupale voire même familiale.
Guillaume Gillet déterminera alors quels sont les signes de manifestation de la souffrance dans l’utilisation de ces objets. Il proposera dès lors des pistes pour aider à se positionner vis-à-vis de ces écrans et à les considérer comme complémentaires d’autres objets plus "classiques" et mieux connus. Il permettra de comprendre comment l'objet-écran peut devenir un objet de médiation entre l'adulte et le jeune, un moyen d'accéder à la réalité du jeune en souffrance.