Depuis mardi 17 mars, les Français sont contraints de rester confinés. Côté Suisse, les règles ne sont pas aussi drastiques puisque les citoyens peuvent aller et venir sans limite. Ce qui, pour le sénateur Loïc Hervé, rend nos efforts inutiles.
"Nous sommes dans un bassin commun, il faut que l'on discute", proteste Loïc Hervé, sénateur UC de la Haute-Savoie. Mercredi 18 mars, l'élu a interpellé le gouvernement pour exiger "la mise en place du télétravail et le confinement renforcé en Suisse". Des mesures qui n'ont en effet pas été prises dans le pays frontalier bien que le Conseil fédéral ait appelé sa population à réduire ses sorties (aller au travailler, chez le médecin ou à la pharmacie, faire les courses ou aider un proche). La demande est à ce-jour remontée à la cellule de crise du Ministère des affaires étrangères.
Pour le sénateur, "ce qu'on fait en France ne sert à rien" tant que la Suisse n'appliquera pas les mêmes mesures que nous. "Le canton de Genève est une enclave en France", indique-t-il. En effet, il partage plus de 95% de ses frontières avec notre pays et tous les jours, des dizaines de milliers de Français se rendent en Suisse pour travailler. "Il faut qu'ils [les membres du gouvernement Suisse] aient des mesures cohérentes avec ce qu'il passe en France", martèle l'élu.
"On fait tous l'effort de faire gaffe"
"Moi, je suis contacté par tout un tas de gens : des entreprises, des habitants, des élus, etc. Qui me demandent ce qu'il faut faire et ne pas faire. Je passe ma vie à donner des conseils", explique l'élu qui s'exaspère de voir "qu'à côté de lui", les mesures sont différentes de "ce que l'on mène en France"."Ici, tout le monde s'applique un certain nombre de règles. Moi je ne vais pas au travail. Je pourrais aller à Paris mais je reste confiné. On fait tous l'effort de faire gaffe, affirme-t-il, agacé. "On doit demander des comptes aux Suisses. Moi, j'ai dit au ministre que l'on pouvait très bien les menacer d'appliquer aux frontaliers les mesures françaises", déclare-t-il. L'élu précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'empêcher les soignants de se rendre au travail mais il demande que la frontière soit ouverte "à bon escient".