Depuis le début du confinement, le mouvement "Collages féminicides" pense aux nombreuses femmes déjà victimes de violences conjugales "qui se retrouvent enfermées dans des foyers toxiques, où la violence quotidienne et la fatigue psychologique ne vont que croître au fil des jours".
"Violences conjugales, le confinement tue", c'est ainsi que les militantes de "Collages féminicides", -vitrine du féminisme activiste-, font part de leur crainte à l'heure du confinement.Dans un communiqué, le mouvement, qui d'habitude colle des phrases d'alerte sur les murs des villes, détaille :
Lorsqu'une femme se retrouve confinée avec un conjoint violent, elle se retrouve prise dans l'étau d'une domination toujours plus forte et d'un contrôle exacerbé sur sa vie. Car non, le foyer n'est pas pour tout le monde l'endroit du confort ou du réconfort. Le foyer, déjà évité par les femmes victimes de violences conjugales en temps normal, devient une prison en période de confinement. Cette situation est grave. Nous demandons une action forte et rapide de la part du gouvernement.
La seule consigne donnée est de "fuir".
Mais où fuir quand le manque de places dans les maisons d'accueil et les foyers est déjà déploré tout au long de l'année par les associations et que rien n'est fait ? Comment fuir quand la police refuse les dépôts de plainte et renvoie les femmes dans les bras de leur conjoint violent ?
Et le mouvement dénonce de nouveau "un système de prise en charge des victimes de violences conjugales déjà grandement défaillant hors période de confinement".
Que faire ?
On le comprend bien, ces militantes veulent faire sortir les violences conjugales du domaine privé et intime, particulièrement en cette période. La responsabilité est collective. "Les voisin.e.s et les témoins se doivent de porter assistance à personne en danger en signalant la situation aux autorités compétentes."Demande est faite d'un renforcement du dispositif d'écoute 3919. Les "Colleuses" réclament aussi l'ouverture de places supplémentaires en centres d'accueil ou la prise en charge des nuitées d'hôtel pour ces femmes qui fuient la violence.
Et comme elles ne peuvent plus sortir pour coller dans la rue, elles invitent à coller des messages d'alertes aux fenêtres et à mettre des affiches dans les entrées d'immeubles.