Des phrases surgissent, des mots collés sur les murs, liés aux féminicides et pour honorer la mémoire des victimes. L'initiative est partie de Paris. Elle fait des émules. En Bretagne, des groupes s'organisent comme à Brest, Quimper, Rennes.
"On ne veut plus compter nos mortes", "Elle le quitte, il la tue", "Aux femmes assassinées la patrie indifférente". Des inscriptions fleurissent sur les murs, un peu partout en France. Elles font toute allusion aux féminicides, aux violence subies par les femmes. 104 femmes sont mortes depuis le début de l'année, tuées par leurs conjoints.
"Tout le monde se sent concerné"
A Brest, un groupe d'une vingtaine de personnes est mobilisé depuis début septembre, un groupe mixte composé d'hommes et de femmes, de tous les âges, avec une dizaine de collages à leur actif.
C. a 17 ans, "ce qui me motive personnellement, c'est ce qui se passe dans ma famille. Des agressions dans mon entourage avec ce sentiment qu'il n'y a pas d'aide." L'amélioration de la prise en charge des victimes via le 3919, des mesures d'éloignement concrètes, voilà le message derrière l'affichage.
Tous se réunissent régulièrement, s'organisent sur les réseaux sociaux, réfléchissent à ce qu'ils vont écrire avec "une lettre par feuille, pour que ça prenne de la place".
Les collages et les phrases chocs, contrairement aux manifestations, ça perdure dans le temps, ça instaure une réflexion. Cela confronte directement à ce qu'il se passe dans la réalité.
Les premiers collages sont apparus à Paris, sous l'impulsion de Marguerite Stern activiste et ex-Femen. 80 personnes l'ont rejointe depuis. Le mouvement qui se voulait au départ informel prend de l'ampleur. Les militantes doivent désormais prendre garde aux verbalisations. Six d'entre elles ont reçu une amende alors qu'elles collaient dans Paris.
Une personne de sa famille nous a demandé d'aller coller son histoire.
— Marguerite Stern (@Margueritestern) September 7, 2019
Nous voulons cesser de compter nos mortes. pic.twitter.com/0EQmz8FQL7
"Tant qu'on comptera les mortes, les actions continueront" rappelle C.