En 2018, 121 femmes ont été victimes de féminicides. Quatre étaient bretonnes. Le Grenelle des violences conjugales voulu par le gouvernement apportera t-il des solutions concrètes réclamées par les associations ?
En 2018, 121 femmes ont été victimes de féminicides. Quatre étaient bretonnes. Trois ont été tuées dans le Finistère. La quatrième, dans les Côtes d’Armor.
Profil type de l’agresseur
Une étude du ministère de l’intérieur révèle le profil type de l’agresseur. Il s'agit d'un homme marié, âgé de 30 à 49 ans, sans activité professionnelle dans plus de 70% des cas.
Il ne prémédite pas le meurtre de sa compagne. C’est lors d’une dispute de couple ou parce qu’il refuse une séparation, qu’il la tue.
Substances aggravantes
Autre enseignement de cette étude : dans plus de la moitié des cas (54,6%), des substances altérant le discernement comme l’alcool, la drogue ou des médicaments sont présents. Aussi bien chez les auteurs de violences que les victimes.
Pour l’année en cours, 101 féminicides sont déjà recensés sur le territoire. La dernière victime est morte dans le Tarn, une femme âgée de 92 ans. C’est son mari, âgé de 94 ans, qui l’a tuée.
Être accompagné
Un numéro d'écoute et d'urgence existe : le 39 19. Dans chaque département des structures d'accueil de proximité sont également dédiées. Avec ou sans rendez-vous, il est possible d'y venir pour d'abord libérer sa parole. "La première question qu'on me pose c'est souvent 'je viens vous voir parce que je sais pas trop j'aurais peut-être pas dû venir, est-ce que ce sont des violences'?" résume Sandra Gandelin, accompagnatrice sociale auprès de"Avec Elles" à Guingamp. "La plupart des femmes ont tendance à minimiser".
Quand les femmes veulent partir, trouver une solution d'hébergement reste compliqué, on ne couvre pas toutes les demandes
Accompagner les auteurs ?
Le gouvernement a lancé un Grenelle des violences conjugales et déjà annoncé des mesures comme des places d'hébergements supplémentaires ainsi que le déblocage de 5 millions d'euros supplémentaires. Des mesures jugées insuffisantes par les associations.
"Je n'ai rien entendu concernant l'accompagnement des auteurs ou l'hébergement des auteurs parce qu'on parle d'héberger les victimes mais quid des auteurs ? Les auteurs pourraient être amenés à quitter le domicile, ce qui semblerait une question de justice si les victimes veulent rester chez elles." souligne Stéphanie Le Gal-Gorin, sociologue. Elle ajoute "l'arsenal juridique existe mais il n'est pas suffisamment appliqué, ou mal appliqué."
Les conclusions du Grenelle seront rendues le 25 novembre prochain.