Lorient : nouvelle mobilisation pour la réouverture d'un accueil pour les femmes violentées

A quelques jours de la fête des mères plusieurs collectifs militants se sont donnés rendez-vous dans le centre-ville de Lorient pour demander la réouverture d'une permanence d'accueil pour les femmes victimes de violences. 


Les militant(e)s ne désarment pas. Ce mercredi 22 mai ils sont près d'une cinquantaine à s'être retrouvés place Jules Ferry dans le centre de Lorient pour demander la réouverture d'une permanence d'accueil pour les femmes victimes de violences.

A quelques jours de la fête des mères l'évènement a pour but de marquer les esprits. Sur les pancartes les messages interpellent :  "Adieu maman" ou encore "52 femmes assassinées depuis le début de l'année par leur conjoint ou ex-conjoint".  Pour les militants ces chiffres démontrent la gravité de la situation et l'urgence qu'il y a à agir ici et maintenant. Ils demandent donc la réouverture d'une permanence plurisdisciplinaire à Lorient. 
 

Centre fermé en 2017 après le retrait d'un financement de la préfecture du Morbihan


En 2014 le Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles en partenariat avec la Sauvegarde 56 font le choix d'ouvrir deux permanences dans le département du Morbihan pour les victimes de violences conjugales: une à Vannes et une à Lorient. Le lieu d'accueil de Lorient recevait alors des femmes 3 demi-journées par semaine et leur proposait un accompagnement juridique, social et psychologique, anonyme et gratuit. Environ une centaine de femmes est reçue chaque année entre 2014 et 2017.

Mais quatre ans à peine après son ouverture, en novembre 2017,  le lieu doit fermer suite au retrait du financement de la préfecture. 
 

Un accueil réduit à 2 demi-journées par mois


Depuis deux ans et la fermeture de cette permanence les victimes de violence ne sont plus accueillies que deux demi-journées par mois à la maison des familles (les jeudis de 9h à 12h tous les 15 jours). Une consultation juridique est aussi possible le jeudi de 13h30 à 17h30 à la boutique du droit. Mais en dehors de ces créneaux les victimes de violence n'ont d'autre possibilité que d'aller à Vannes au CIDFF ou à l'association "Moments pour elles".

Ce dispositif est jugé insuffisant par les militant(e)s qui dénoncent en outre la difficulté pour les femmes de trouver la bonne information au bon moment. Dans le Morbihan plusieurs associations (CIDFF, France victimes 56, Moment pour elles Vannes) tentent de pallier au manque de service public en la matière mais aucune coordination n'existe. 
  

Emmanuel Marcon, Marlène Schiappa et tous les politiques locaux interpellés sans succès


Les collectifs "Femmes en Marge" puis "Nous Toutes Lorient" continuent le combat et multiplient les initiatives pour tenter de se faire entendre et débloquer les financements nécessaires à l'ouverture d'une permamence à Lorient :

- Le 5 mai 2018 les militants manifestent dans les rues de la ville et adressent des lettres aux maires de l'agglomération lorientaise, au Conseil Départemental, à la CAF, à la Région Bretagne, à la Secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, au Président de la République mais aucune réponse ne leur sera envoyée.

- Le 13 septembre 2018 ils mènent une opération pirate lors de la première université d'été du féminisme à la Maison de la radion à Paris :
 
- Le 6 octobre ils participent au rassemblement « Sauvons celles qui restent » à l’appel de Muriel Robin à Paris.

Le collectif interpelle les parlementaires de la Région et obtient le soutien de 15 député.e.s, sénateurs et sénatrices qui écrivent au gouvernement pour demander une solution pour Lorient.

- 9 mars 2019 : nouveau rassemblement à Lorient pour dénoncer l’immobilisme des pouvoirs publics

Entre décembre 2018 et mars 2019 le collectif Nous Toutes Lorient est reçu par des élu(e)s de 23 des 25 communes de Lorient Agglomération.

Le 21 mars 2019  le collectif enregistre une première victoire : l’ouverture d’une permanence violences conjugales à Lorient, 1/2 journée tous les 15 jours.

Depuis le combat continue. 

En cas d'urgence un numéro national est mis à la disposition des femmes victimes de violence : le 39 19 
 

 
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