Le Britannique Chris Froome et l'Espagnol Alberto Contador passent l'examen de juin, à partir de ce dimanche 5 juin, dans le Dauphiné, l'épreuve répétition du Tour de France qui sillonne les Alpes durant huit jours.
Seuls doubles vainqueurs du Tour en activité, Froome et Contador se jaugeront dès le contre-la-montre en côte de 4 kilomètres qui ouvre l'épreuve dans la station des Gets. Tout comme Thibaut Pinot, le Français le plus attendu dans l'exercice, son compatriote Romain Bardet, l'Italien Fabio Aru et l'Australien Richie Porte, tous motivés par la perspective du prochain Tour (2-24 juillet).
Tous rentrent d'un mois de mai studieux, consacré à l'entraînement. Ils n'ont pas couru depuis début mai (Tour de Romandie pour Froome, Pinot, Bardet), voire mi-avril (Tour du Pays basque pour Contador). Stages collectifs, séjours en altitude, reconnaissance d'étapes ont rythmé une préparation maintenant en attente de validation.
"C'est très intéressant de pouvoir se jauger directement face à la concurrence", reconnaît Pinot, de retour sur le Dauphiné après quatre années. Mais le Franc-Comtois, auteur d'un début de saison impeccable et d'une grosse performance en Romandie (vainqueur du contre-la-montre et 2e du classement final), prévient: "Je ne serai pas à 100%."
Un chrono en côte pour commencer
Froome, lui, a pris ses habitudes sur le Dauphiné. Chacune de ses victoires sur le Tour de France (2013 et 2015) a été précédée d'un succès dans l'épreuve alpestre. Autant dire qu'un accessit laisserait planer une incertitude supplémentaire après son début de saison plutôt cafouilleux, sans résultat vraiment probant.Pour mieux se prémunir, le Britannique (31 ans) est entouré d'une équipe impressionnante, taillée pour tous les terrains et surtout la montagne. Avec le Colombien Sergio Henao et l'Espagnol Mikel Landa, en appel pour une sélection pour le Tour après son Giro raté (abandon).
Face à ce bloc, qui risque d'imposer sa loi dans les cols avant que les leaders s'expliquent, les autres équipes doivent miser sur l'inventivité, le sens de l'opportunité. Contador (33 ans mais jamais vainqueur du Dauphiné) excelle dans ce domaine, Aru (25 ans) est un attaquant né, Bardet (25 ans) sait lui aussi créer des brèches. A eux d'ouvrir le jeu, surtout en fin de semaine, dans les trois dernières étapes, qui sont jugées en altitude, jusqu'à la conclusion dans le massif du Dévoluy, dans les Hautes-Alpes.
Pour les sprinteurs (Kristoff, Bouhanni, Degenkolb, Boasson-Hagen), les occasions se situent de mardi à jeudi. Après, la parole revient aux grimpeurs, déjà avantagés par le contre-la-montre inaugural sur des pentes très raides (4 km à 9,7%) qui doivent convenir à Pinot, en progrès manifestes dans cette discipline.
"Je me sens bien sur cet exercice", confirme le Français. "Mais je mettrais plutôt Contador comme favori: cela ressemble vraiment au chrono du dernier Tour du Pays Basque... et il m'avait mis plus d'une minute!"