Après l'annonce du démantèlement du bidonville de l'avenue Esmonin à Grenoble, les critiques se font sentir. Décision tardive pour certains, mauvaise décision pour d'autres... La gestion de ce dossier reste sans nul doute un point sensible pour Eric Piolle.
##fr3r_https_disabled##Le bidonville Esmonin, c'est un campement installé depuis plus d'un an, où vivent 380 personnes dont 200 enfants. Son démantèlement prochain, annoncé par le maire de Grenoble lundi 18 mai, fait réagir en premier lieu la CISEM. La Coordination Iséroise de Solidarité avec les Etrangers Migrants s'inquiète notamment des conditions de ce démantèlement et d'une possible "violence sans proposition de relogement durable et adapté aux besoins des personnes et des familles". Pour autant, l'association dit ne pas souhaiter "la pérennisation de ce bidonville indigne, gravement attentatoire aux droits fondamentaux à un toit, à la santé, à une scolarisation normale des enfants".
Anne-Marie Barbezier du Collectif "la Patate Chaude" dit comprendre "le problème de salubrité de ce bidonville" mais "ce qui fait mal, c'est de savoir ces gens de nouveau à la rue" (voir la vidéo). A la mairie de Grenoble, on assure qu'un "diagnostic social" sera fait, avec appel aux communes voisines, "pour trouver une solution collective et durable à cette situation".
"Une naïveté coupable" dénoncée à droite
Du côté des politiques, il y a d'abord eu la réaction de Matthieu Chamussy. Le conseiller municipal de l'opposition UMP-UDI accuse la municipalité "d'avoir permis la croissance démesurée de ce bidonville avec les conséquences sanitaires et sociales et l'exploitation de la misère". Il dénonce "la naïveté coupable" et "la méconnaissance de la situation vécue sur ce site". Pour lui, les riverains auront supporté "les pires nuisances" en matière d'hygiène et de sécurité.Il y aussi "l'étonnement" de Philippe De Longevialle. L'ancien adjoint centriste dit ne pas comprendre pas une décision si tardive. "Pourquoi a-t-il fallu attendre plus d'un an, l'arrivée de réseaux mafieux et des risques d'épidémie pour prendre cette simple décision?", questionne-t-il.
Pour l'ancien maire Alain Carignon, "la municipalité a laissé croire qu'elle pouvait accueillir toute la misère du monde aux frais des Grenoblois déjà écrasés d'impôts. Aujourd’hui, dépassée par sa politique, l'extrême gauche locale s'offre le ridicule d'en appeler à la police pour démanteler un camp de plus de 400 personnes", écrit-il.