Vendredi 23 novembre, la nouvelle carte du redécoupage des cantons a été présentée aux conseillers généraux de l'Isère. A l'issue de la réunion, plusieurs amendements ont été déposés dans un climat plutôt serein, même si tout est loin d'être décidé.
Dans certains départements comme l'Essone, elle aura provoqué des remous. Globalement, les élus de droite ont du mal à accepter une nouvelle carte départementale qu'ils estiment avant tout politique. En Isère, l'UMP 38 n'a ainsi pas mâché ses mots en taxant le redécoupage d'André Vallini de "charcutage".
Pourtant, l'ouverture des débats vendredi soir s'est plutôt bien déroulée. Plusieurs amendements ont été déposés, mais les débats ont été sereins. Le préfet de l'Isère Richard Samuel a eu de quoi se réjouir. Quelques heures plus tôt sur le plateau du journal de France 3 Alpes, il avait rappelé les grandes lignes de ce redécoupage.
"C'est une rénovation importante de notre vie locale" a-t-il d'abord précisé. "Elle s'est faite pour répondre à deux exigences". "Tout d'abord une exigence d'égalité devant le suffrage", en ramenant chaque canton à un nombre équivalent d'habitants. Mais aussi, "une exigence de parité", car dans chaque canton, un binôme de conseillers départementaux sera élu à la faveur d'un "scrutin binominal paritaire", composé d'un homme et d'une femme.
"Nous avons tenu à ce que certains cantons représentent la montagne", a-t-il ensuite expliqué, en réponse à une critique souvent formulée, celle de la représentation des zones rurales "absorbées" par des cantons à dominante urbaine. "Ce sera le cas du canton Matheysine-Trièves, de celui du Vercors, de l'Oisans, du haut et du moyen Grésivaudan. Mais aussi de la Bièvre et du grand Lans"...
Une loi votée en mai 2013
Au printemps, les inquiétudes avaient vu le jour dans certaines petites communes rurales de l'Isère comme Pinsot. Pinsot, petite commune rurale de 200 habitants au coeur du massif de Belledonne. Lorsque la nouvelle carte cantonale sera établie, son canton va fusionner avec un autre canton de la vallée, à dominante urbaine.
Autre exemple, le canton de Saint-Jean-de-Bournay, 16.000 habitants, qui devrait disparaître. Ses 15 communes vont être rattachées à plusieurs autres cantons comme l'Isle-d'Abeau ou La-Côte-Saint-André, avec lesquels ils n'ont parfois rien en commun.
Le reportage de Jérôme Ducrot et Dominique Semet.
Chaque nouveau territoire comptera entre 33 000 et 50 000 habitants. En Isère, les cantons en compteront en moyenne 41.000.
Le découpage final sera rendu public dans quelques mois. Les prochaines élections départementales et régionales auront lieu en 2015.
Accords et désaccords, quelques exemples concrets
Parfois les avis divergent au sein d'une même commune, exemple avec Miribel-Lanchâtre. Un amendement propose de faire passer la commune dans le canton de Pont-de-Claix. Mais d'autres élus aimeraient mieux qu'elle reste dans le giron du canton montagne de Matheysine-Trièves. Ce qui a été finalement décidé lors des débats mais peut encore changer.Concernant la commune de Tullins, dont André Vallini était le maire, il était question qu'elle devienne le chef-lieu d'un nouveau canton, en concurrence avec Moirans (pourtant plus peuplée) qui aura finalement pour nom Rives-Tullins-Moirans.
Un amendement a été également déposé pour pour que Saint-Bernard-du-Thouvet et La Terrasse soient rattachés au canton du Moyen-Grésivaudan, et non à celui du Haut-Grésivaudan. Autre amendement pour que Froges et Champrès-Froges soient rattachés au canton du Haut-Grésivaudan, et non à celui du Moyen-Grésivaudan...