Le préfet de Haute-Loire, Eric Maire, était ce jeudi 17 décembre au Brignon pour un contrôle de gendarmerie. Il va augmenter d’un mois la durée de suspension administrative du permis de conduire pour les infractions liées à la vitesse, l’alcool et les stupéfiants au volant.
Plus de tués sur les routes (+2,1% soit 66 victimes en plus) et pourtant moins d’accidents corporels et moins de blessés…
C’est le constat que font les autorités depuis le début de l’année au plan national.
En Haute-Loire, même tendance, mais l’augmentation de la mortalité est plus inquiétante : plus 50% !
On est passé de 17 tués l’an passé à déjà 26 morts alors que l’année n’est pas terminée.
Alors, en cette fin d’année, la sécurité routière annonce qu’elle va déployer des actions de sensibilisation pour organiser des retours de fête responsables et la répression est renforcée.
579 permis de conduire retirés par les gendarmes cette année
« Sur cette nationale 88, nous avons contrôlé un automobiliste à plus de 170 kilomètres/heure ! », constate un gendarme alors qu’un contrôle de vitesse par voiture banalisée est en cours au Brignon (Sud de la Haute-Loire).Sur place, le préfet, Eric Maire, dresse un constat :
« 26 morts, nous en sommes à une personne tuée sur les routes de Haute-Loire tous les quinze jours !
La vitesse excessive est en cause dans plus d’un accident sur deux. La vitesse est le premier facteur de ces accidents mortels sur un réseau de montagne par nature accidentogène. L’autre cause majeure est l’alcool dans près de 25% des cas ».
Alors les autorités multiplient les contrôles, déjà 579 permis de conduire ont été retirés par les gendarmes du département, notamment pour excès de vitesse, la première des infractions constatées.
Radars à double-sens et sévérité accrue
Pour faire ralentir les conducteurs, trois radars « à double-sens » sont en service depuis cette mi-décembre : sur la route départementale 589 à Saint-Christophe-sur-Dolaizon, sur la départementale 46 à Malvalette et sur la départementale 9 à Saint-Pierre-du-Champ.Durant les six prochains mois, une dizaine d’autres viendront remplacer des radars simples déjà installés au bord des routes.
Mais ce n’est pas tout.
Eric Maire, le préfet, va se montrer plus sévère :
« J’ai décidé d’augmenter la durée des suspensions administratives de permis de conduire lorsque sont constatées des infractions de vitesse, d’alcoolémie ou d’usage de stupéfiants au volant, de l’ordre d’un mois de plus de suspension par infraction ».
« Vivre avec ça »
Dimitri, lui, a eu un accident en février 2013. Et depuis, la vie de ce jeune homme d’Yssingeaux (Haute-Loire) a basculé.
Avec un collègue, ce jeune pompier volontaire allait prendre une garde en Haute-Savoie.
Sur l’autoroute, à hauteur d’Annecy, sa voiture s’est retrouvée face à un véhicule arrivant à contre-sens. Le chauffard conduisait avec 1,62 gramme d’alcool dans le sang !
Dimitri s’en est sorti avec treize fractures, son collègue a été tué dans le choc.
Il y pense encore tous les jours :
« Presque trois ans plus tard, je n’ai toujours aucune reconversion professionnelle, je ne sais pas comment je vais évoluer au plan physique et comment je pourrai vivre avec ça toute ma vie ».
Aujourd’hui, le jeune yssingelais a rejoint l’association « Vivre et conduire » pour témoigner dans les collèges et les lycées.
Il nous montre les cartons volumineux de dossiers liés à son accident.
« Ce dossier concerne les procédures administratives, avocat, assurance… Là, c’est pour mon reclassement. Et là, voici mes radios… ».
Dimitri venait de réussir le concours de marin-pompier à Marseille.
Sa carrière a été stoppée nette.
Aujourd’hui, après huit interventions chirurgicales et plus de six mois de rééducation, son état physique n’est pas encore stabilisé.
Il ne peut plus faire de sport et ne peut plus occuper un emploi nécessitant d’être debout.
Le chauffard a été condamné par le tribunal de Chambéry, mais Dimitri affirme ne toucher aucune indemnisation tant que la procédure n’est pas terminée.
« Une fois que ça nous touche, c’est complètement différent », constate le jeune homme marqué physiquement et moralement.
« Aujourd’hui, les accidents touchent encore beaucoup de personnes, ça meurtrit des familles, derrière il y a des conséquences énormes, on a du mal à avancer ».
A l’approche des vacances scolaires et des déplacements de Noël, la sécurité routière appelle à l’extrême prudence sur les routes et annonce des actions de sensibilisation pour des fêtes « responsables » au volant.