Parmi les agriculteurs, il n'y a pas que les éleveurs qui demandent des prix rémunérateurs: des vignerons du Beaujolais qui vendent leur vin en vrac manifesteront vendredi 25 septembre pour réclamer une hausse des prix payés par les négociants.
Les viticulteurs, qui ont gagné en 2014 en moyenne plus de 45.000 euros en France, ne sont pas les plus mal lotis du monde agricole. A titre de comparaison, les céréaliers ou les éleveurs bovins ont gagné moins de 15.000 euros l'an dernier.
Mais tous les vignerons ne sont pas logés à la même enseigne, surtout dans le Beaujolais où les vendeurs en vrac côtoient les propriétaires de crus du Beaujolais, nettement plus cotés. "On ne veut pas travailler pour la gloire", a expliqué ce jeudi 24 septembre Rémi Sandrin, responsable du groupe viticole des Jeunes Agriculteurs du Rhône. Avec leur allié, la FNSEA, ils organisent vendredi matin une manifestation devant la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône (Rhône) pour demander un prix des Beaujolais primeurs à au moins 220 euros l'hectolitre.
En 2012, une gelée hivernale, qui avait nui au bon développement végétal des ceps et donc aux rendements, avait conduit à une augmentation des prix, qui s'était poursuivie en 2013, rappelle Rémi Sandrin.
Cette année, la sécheresse a permis d'avoir un millésime d'excellente qualité, avec un "niveau de tanin et une couleur exceptionnels", mais les rendements ont baissé d'au moins un quart, selon les premières estimations. Et certains des volumes primeurs de 2014 n'ont pas été vendus.
Dans ces conditions une baisse des prix serait désastreuse, selon Rémi Sandrin.