Dimanche en Politique en Auvergne : la pollution lumineuse nocturne

Vue du ciel, la terre ressemble la nuit à une immense guirlande de Noël, avec de grandes taches lumineuses et l’Auvergne n’y échappe pas. A partir du 1er janvier 2020, tous les nouveaux luminaires devront répondre à des normes plus strictes pour protéger la biodiversité.

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La pollution lumineuse a augmenté de 2,2% entre 2012 et 2016 estime un groupe de scientifiques internationaux qui ont publié un atlas mondial de la luminosité artificielle du ciel nocturne dans la revue Science Advances. "Comme la terre est alternativement éclairée par le soleil puis dans l’ombre" dit Daniel Rousset, correspondant régional de l’Association pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne et secrétaire de la Frane Auvergne, "la vie s’est adaptée au rythme moitié jour – moitié nuit, c’est pour cela qu’il y a autant d’espèces nocturnes que d’espèces diurnes, et elles sont dépendantes les unes des autres, ça s’appelle la biodiversité. La pollution lumineuse est responsable d’une partie de l’érosion de la biodiversité". "Ça participe de la 6ème extinction des espèces et c’est pour cela que c’est une pollution si peu visible et si importante" complète Odile Vignal, Vice-présidente de Clermont Auvergne Métropole en charge du développement durable et de l’habitat et conseillère municipale déléguée à Clermont-Ferrand.

Désormais de nouvelles mesures de correction s’imposent, ainsi à compter du 1er janvier 2020, tous les nouveaux luminaires installés en France devront respecter des normes plus strictes en matière de puissance et d’intensité du flux lumineux, de température de couleur avec l’interdiction d’une lumière trop blanche et ne plus diffuser au-dessus de l’horizontale. Des précautions qui compléteront les dispositifs mis en place par les communes, comme à Montluçon dans l’Allier qui après avoir éteint tous les candélabres d'une même rue sur 60% de la commune entre 23 heures et 6 heures était passé à l’extinction d’un luminaire sur deux en février 2016. Désormais, le programme de rénovation est basé sur l’extension de l’éclairage par LED avec modulation. "C’est une prise de conscience qui arrive dans nos communes" dit Frédéric Laporte, le Maire de Montluçon "dans notre cas particulier on va avoir des zones et des rues qui vont être éclairées de façon très différente : les zones de résidence où l’intensité baissera significativement, les grandes artères ce sera le contraire, les zones commerciales et les parkings où l’éclairage public sera complètement éteint ainsi que les bâtiments publics, l’idée c’est de retrouver une nébulosité la maximum possible et une luminosité la plus faible possible mais sans qu’il y ait là où les gens vivent, se déplacent, de zones d’ombres comme on pouvait l’avoir actuellement".

A Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), depuis 2013 les 17 700 points sont pilotés individuellement à distance et dans la métropole 11 des 21 communes pratiquent l’extinction la nuit d’une partie de leur réseau. Pour évoluer, elles pourront s’appuyer sur la Charte de l’éclairage durable de l’association Noé, signée récemment par Clermont Auvergne Métropole. "On expérimente aussi l’éclairage à la demande déclenché par le passage" poursuit Odile Vignal, "on peut aussi demander aux particuliers d’éteindre car les gens laissent très souvent allumé autour de chez eux". Et pour Daniel Rousset : "Le jour où on éteindra la lumière, les étoiles vont revenir instantanément".
 

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