À partir des données fournies par la sonde Rosetta sur la comète 67P, une équipe internationale, impliquant des chercheurs de l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble, apporte la première preuve de l'existence d'un cycle quotidien de la glace d'eau à la surface de la comète.
Parvenue à destination en août 2014, Rosetta étudie de près, depuis plus d'un an, la comète 67P.
Selon une étude présentée, ce jeudi 24 septembre, dans la revue scientifique Nature, une équipe scientifique a observé de la glace d'eau qui apparaît et disparaît périodiquement sur une région de la comète. "Nous avons trouvé ce qui maintient la comète en vie", explique Maria Cristina de Sanctis, une Italienne chargée de l'étude.
L'équipe a travaillé à partir de données recueillies en septembre 2014, sur une région située sur le "cou" de la comète. A cette période, la comète se trouvait à environ 500 millions de kilomètres du Soleil. Lors de la rotation de la comète, qui effectue un tour complet en un peu plus de 12 heures, "nous avons vu des signes révélateurs de glace, mais seulement quand cette région se trouvait dans l’ombre", ajoute Maria Cristina. "En revanche, quand le soleil brillait sur cette région, il n'y avait plus de glace. Cela indique un comportement cyclique de la glace d'eau au cours de la rotation de la comète."
Lorsqu'une région est éclairée, la glace située dans les premiers centimètres du sol se transforme en gaz et migre vers la surface. Lorsque cette région se retrouve à l'ombre, la surface refroidit très rapidement.
À partir de ces données, il est possible d'estimer l'abondance relative de la glace. Sur la portion sondée de la surface, la quantité représente jusqu'à 10 ou 15% en masse.
Les scientifiques s'occupent actuellement de l'analyse des données recueillies lors des mois suivants, pendant lesquels l'activité de la comète a augmenté, alors qu’elle se rapprochait du Soleil.