La commune de Valence est jumelée depuis 1997 avec celle de Gédéra en Israël. Dans un courrier adressé au maire trois élus d'opposition demandent de suspendre ces échanges en vue de "prendre une position claire et ferme en faveur de la paix et de la justice".
Trois élus du groupe de la Gauche Ecologiste et populaire demandent au maire LR de Valence, Nicolas Daragon, de suspendre le jumelage de la commune avec la ville de Gédéra en Israël.
"Dans le contexte actuel, maintenir ce jumelage pourrait être perçu comme une indifférence à la souffrance des victimes et à la gravité de la situation sur le terrain" estiment les élus dans leur courrier.
"C'est une position évidente pour nous" estime Malika Kara Laouar. "On ne veut pas d'un jumelage qui pourrait laisser penser que Valence donne un soutien à l'occupation des territoires palestiniens. Nous avions, par le passé, demandé un rapprochement pour réfléchir à un jumelage avec une commune palestinienne, mais la réponse a été que nous n'avions pas de lien historique".
"Le jumelage, c'est la paix entre les peuples, l'enrichissement", ajoute Jimmy Levacher, cosignataire du courrier envoyé à Nicolas Daragon. "On souhaite, à notre niveau de Valentinois, inciter à négocier la paix et le cessez-le-feu. En suspendant temporairement le jumelage avec Gédéra, nous envoyons un message fort en faveur de la fin des hostilités et du retour à des négociations de paix".
Jimmy Levacher (LFI) Malika Kara-Laouar et Jean-François Galland (SE) ont formulé trois demandes explicitement :
– Suspendre immédiatement le jumelage entre Valence et Gédéra.- Encourager des initiatives locales et internationales pour soutenir les efforts de paix dans la région.
– Utiliser tous les canaux diplomatiques possibles pour appeler à un cessez-le-feu et à des pourparlers de paix entre les parties en conflit.
"Nous souhaitons également exprimer notre solidarité avec toutes les victimes innocentes de ce conflit et réitérer notre engagement pour une paix durable et juste" est-il précisé à la fin de la lettre adressée à la municipalité.
Contactée par France 3 Rhône-Alpes, la mairie de Valence n'a pas souhaité commenter ce courrier.
Une délégation officielle de la ville de Valence avait été invitée à se joindre, en octobre 2023 à des festivités organisées dans la commune Gédéra et à participer à un cycle d’échanges. La question de la suspension du jumelage avait alors déjà été soulevée par l'opposition, selon Malika Kara Laouar.
Le jumelage : un outil en faveur de la paix
"Pas de paix entre les états sans réconciliation entre les peuples" était le leitmotiv des fondateurs de l'Europe. C’est dans le contexte de l'après Seconde Guerre mondiale que le Conseil des Communes d’Europe (CCE) a été fondé, en 1951. Aspirant « à une fédération des États européens fondée sur l’autonomie locale », le CCE prit l’initiative de promouvoir les jumelages afin de développer l’esprit européen dans les communes et collectivités locales. Les jumelages ont ensuite explosé dans les années 70, notamment entre les communes françaises et allemandes. L'idée est de favoriser le dialogue et les échanges entre les peuples, de coopérer dans le domaine de la culture, du patrimoine, du tourisme ou encore de l’éducation avec des échanges entre établissements scolaires.
Les jumelages avec Israël
Une cinquantaine de jumelages existent entre villes françaises et israéliennes, parmi lesquels Marseille-Haïfa, Antibes-Eilat, Bordeaux-Ashdod, Toulouse-Tel Aviv ou encore Strasbourg-Ramat Gan.
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À Grenoble, les relations étaient suspendues avec la ville jumelle de Rehovot, depuis 2009, en raison des positions pro colonisation de son maire. Après le massacre du 7 octobre 2023, Eric Piolle, maire écologiste, s'était dit "bouleversé par les attentats terroristes perpétrés par le Hamas" et avait alors voulu raviver ce jumelage. Depuis, plusieurs associations de défense des droits des Palestiniens s'opposent à ce choix. Depuis 1996, la ville de Grenoble est également jumelée avec Bethlehem (ville palestinienne).
À Marseille, le collectif urgence Palestine a appelé à signer une pétition pour demander la fin du jumelage avec Haïfa, premier jumelage France-Israël de l'histoire, en 1958.
