Le mucus de l'Hélix Aspersa Maxima appelé aussi gros gris renferme des molécules aux multiples vertus cosmétiques. Mona Lisa en faisait usage. Une ferme drômoise spécialisée dans l'élevage de gastéropodes s'est lancée sur ce marché promis à un bel avenir.
Patrice Lambert est éleveur d'escargots à Albon dans la Drôme. Sa ferme accueille 1,2 million de gastéropodes.
A l'origine, Patrice vendait sa production aux gastronomes mais depuis quelque temps, il a élargi son activité et commercialise des cosmétiques à base de mucus d'escargot. "L'utilisation du mucus d'escargot dans la cosmétique date de la Grèce antique voire même avant. Après, il a fallu creuser pour savoir ce qu'il y avait vraiment dedans" précise-t-il. Ce mucus serait même le secret de beauté de Mona Lisa selon des écrits retrouvés en Italie. Il n'en fallait pas plus pour lancer une légende, digne des bains de lait d'ânesse de Cléopâtre et pour créer une campagne marketing aux belles promesses.
Un mucus aux multiples vertus
Mais attention, on ne parle pas de la bave dont on peut voir les traces en se baladant. Le fameux mucus est spécifique. Il est prélevé sur l'animal pendant la période de reproduction, de février à mai "sans violence" précise l'éleveur. Issus d'une démarche bio, ses escargots de la race des gros gris originaires d'Afrique du nord (Hélix Aspersa Maxima), fournissent la matière première. Patrice Lambert la qualifie de très riche aux vertus régénératrices du derme, avec des propriétés cicatrisantes, purifiantes, antioxydantes et exfoliantes.
Il envisage même que cette jeune filière qui voit le jour, l'hélicithérapie pourrait, dans un certain nombre de domaines, concurrencer les substances issues de la pétrochimie utilisées dans la cosmétique mais cette bascule va se faire attendre vu les quantités prélevées et transformées. Il faut entre 500 à 1500 reproducteurs pour fabriquer un sérum de 30 ml et atteindre une bonne concentration en agents actifs. La bave d'escargot pose encore des questions dans le monde de la recherche en dermatologie.
