L’association L214 avait dénoncé, en mars dernier, les conditions d’élevages des cailles de l’entreprise Drôme caille installée à Montoison dans la Drôme. Depuis les clients ont tourné le dos à l’entreprise qui se retrouve en liquidation judiciaire.
Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère, dans la Drôme, a confirmé le mercredi 10 juillet la liquidation judiciaire de Drôme Caille, spécialisée dans l’élevage et l’abattage de cailles. L’entreprise emblématique de la Drôme, créée en 1970, s’était retrouvée sous les feux des projecteurs après la diffusion d’une vidéo choc de l’association L214. C’était en mars 2019. Les militants de la cause animale dénonçaient les conditions d’élevage et d’abattage via des vidéos de bêtes déplumées, des pattes difformes ou tuméfiées.
Deux jours après la diffusion de la vidéo, la DDPP, la Direction départementale de la protection des populations s’était rendue sur place pour une inspection. La DDPP avait ensuite conclu «à des conditions d’élevage des animaux conformes aux attentes et ne correspondant pas aux images diffusées».
40 salariés au chômage
Malgré l’enquête des autorités publiques, les clients ont tourné le dos à Drôme Caille.Un coup de grâce pour cette entreprise emblématique de la Drôme créée en 1970 et pour ses 40 salariés qui se retrouvent au chômage.
Déjà en grande difficulté économique, la justice avait nommé un administrateur judiciaire pendant un an. La vidéo diffusée par L214 avait conduit la grande distribution à ne plus s’approvisionner auprès de Drôme Caille. Une décision qui est tombée comme un couperet final.
Quelques mots sur les deux protagonistes
Drôme Caille est spécialisée dans l’élevage, l’abattage, la transformation de cailles ainsi que les œufs de caille. L’entreprise travaille avec les éleveurs locaux et la grande distribution. Elle est la seule productrice de caille du grand quart Sud-Est. En 2018 , Drôme caille avait réalisé un chiffre d’affaire de 3,8 millions d’euros.L’association a été créée en 2008 par des militants végétariens pour dénoncer la maltraitance des animaux.
Son nom est inspiré de l’article L214-1 du code rural qui stipule : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. »