À l'approche des élections européennes, les panneaux électoraux sont installés près des bureaux de vote. La loi oblige de proposer un espace pour présenter chaque candidat. Cette année, il y en a 38 et cela pose un vrai problème d'organisation aux maires, notamment dans les petites communes.
En France, les élections européennes de 2024, se tiennent le 9 juin. Elles visent à élire (en un seul tour) les 81 (sur 720) eurodéputés représentant la France au Parlement européen.
Cette année, 37 listes de candidats sont présentées aux électeurs, soit 37 affiches à épingler, une obligation du code électoral qui pose problème, notamment dans les petites communes.
Pas assez d'espace municipal
Autichamp, petit village perché, de 150 âmes, dans la Drôme, n'a toujours pas affiché de portraits de candidat aux élections européennes.
Denis Lattard, maire sans étiquette de la commune, le constate, devant l'unique bureau de vote du village, la façade ne permet pas de coller le trombinoscope électoral habituel.
Il a beau chercher autour de lui, il est impossible de trouver les 35 mètres linéaires nécessaires à l'affichage. "On a un petit mur communal où l'on arrive à poser 10 à 12 affiches maximum, mais là", déplore-t-il, "quand on dépasse 12, ça devient impossible".
Devant cette situation inédite, Denis Lattard choisit de se passer de panneaux pour les prochaines élections. "De toute façon, ils ne sont pas consultés", dit-il, "à part par les graffiteurs qui s’amusent à mettre des moustaches ou à les déchirer. Les opposants qui ne sont pas contents les dégradent, c’est la seule utilité que je vois un panneau électoral."
Conscient de l'illégalité de sa décision, le maire a pris contact avec la préfecture pour demander une dérogation. Mais le casse-tête de la propagande électorale touche aussi les plus grandes villes.
Renoncer à la propagande électorale
À Valence, l'affichage devant les 42 bureaux de vote de la ville nécessite l'installation de près de 1600 panneaux. Le maire, Nicolas Daragon (LR) qui représente aussi les édiles de la Drôme, dénonce une règle obsolète. "À l'heure de la communication digitale, à laquelle s'ajoute l’arrivée des professions de foi dans les boîtes aux lettres, plus le fait que ceux qui vont venir dans les bureaux de vote, a fortiori, vont avoir le temps de regarder les panneaux, je pense qu’on pourrait mettre quatre affiches par panneau et donc faire des affiches de moindre taille", explique l'élu.
"Nous, les maires, on ne comprend plus", dit-il. "On est à la fois submergé par des mesures décidées par l’État, par le code électoral, par ce qui s’impose à nous", énumère Nicolas Daragon. "Normalement, on n'a pas le choix, il faut mettre 40 panneaux par bureau de vote. C’est invraisemblable".
La ville de Valence a dû commander des panneaux en bois pour certains bureaux de vote. Ce qui représente une dépense supplémentaire de 8000 euros.